Cher lecteur,
Pour te résumer l'importance de la danse dans ma vie, je vais te conter une petite histoire - et t'ouvrir une page de mon intimité.
A 20 ans, j'ai chuté en montagne, en escalade.
Lorsque le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) est arrivé sur les lieux, pour récupérer "le corps", leur hélicoptère a passé au peigne fin la falaise. Et m'a retrouvée, 80 mètres en-dessous du lieu où j'ai dévissé.
J'étais vivante. Miraculée. En petits morceaux, certes. Mais vivante (et bien vivante :))
Après une opération de quelques heures, durant lesquelles le chirurgien a essayé de réparer mes deux membres supérieurs et ma jambe droite (qui avait été soufflée par le choc), je me suis réveillée.
Le lendemain, le chirurgien vient me voir, m'explique comment il a "géré" ce qu'il a trouvé en ouvrant.
Lui : "Vous devez vous demander si vous pourrez remarcher un jour?
Alors je vais être franc : je ne peux vous répondre...
La seule chose que je peux vous dire, c'est que vous êtes jeune. Il y a de l'espoir.
Moi : Marcher? Ah. Ah oui... Bon.
Mais est-ce que je pourrai de nouveau danser?"
(Je vous laisse imaginer la tête ahurie du Docteur, qui a dû mettre cela sur le compte de la lourde Anesthésie Générale...)
Danser, donc.
Et comment, j'ai re-dansé !
Je reboote avec ce week-end, placé sous le signe du Clubbing et de la musique électronique (je t'en parlais un peu ici, dans mes Paradoxes).
Avant de vous parler de mon premier set avec Kavinsky (samedi soir), je vais parler d'hier soir.
Cela se passait à la MPAA Saint Germain dans le cadre des Denses Journées de la Danse
Le spectacle s'appelait La Belle au Bois Flamboyant sur une chorégraphie de Johan Amselem et un set de la DJette Ma Public Therapy.
La DJette Ma Public Therapy c'est tout un univers (allez voir ceci ou encore cette vidéo-là ou celle-ci) totalement décomplexé. Love et sensuel. animal et charnel. Elle chante en même temps qu'elle mixe, s'accompagne parfois de guitare électrique (c'était le cas hier soir). C'est tendre et généreux.
Et on ne pouvait rêver d'un duo plus flamboyant que celui formé hier entre les danseurs et Ma.
16 danseurs, la plupart entre 20 et 40 ans. 8 hommes, 8 femmes.
Symphonie des corps qui se meuvent de concert, qui s'abandonnent, se caressent et s'embrassent.
Longs palots, pas volés du tout (H/H, F/F, H/F). Harmonie des échanges, corporels et spirituels en même temps.
De l'amour. A deux, à trois, à quatre, à 16.
Un cadeau offert au spectateur. Et pour ne pas faire violence au spectateur qui n'aspire qu'à se joindre - l'empêcher serait pervers - le public est invité à se joindre à cette fête des sens.
J'étais dans tous mes états, tous les sens en émoi, et la fête fut bien bonne, les échanges riches et les caresses intenses. Et puis tout d'un coup, cela s'est arrêté, et il a fallu redescendre sur Terre. Et dans le métro :)
Un grand grand merci à Johan Amselem (avec qui l'échange fut divin) et aux danseurs.
Merci pour ce cadeau, pour ce voyage. Et à très vite - rendez-vous le 7 juin à 14h à la MPAA pour la suite!
Un mot sur Kavinsky, samedi soir au Point Gamma. Belle surprise. Car je me reconnais méfiante devant le succès grand public. La notoriété n'est pas forcément gage de talent.
Et pourtant, là, je dois me reconnaître qu'il a réussi. Il est parvenu à m'emmener dans son univers. J'étais dubitative, j'ai résisté. Puis j'ai cédé, et mon corps a vibré, bougé.
En fait, ces sets m'ont rappelé pourquoi j'aimais autant la musique électronique.
J'aime l'art vivant, l'improvisation, l'art qui s'affranchit de toute contrainte. La liberté (non pas qu'une partition enferme - l'interprétation est d'une richesse insondable) est totale. Possibilité d'évoluer vers une destination qui ne sera jamais deux fois la même, et par un chemin unique à chaque set.
Ce chemin qui appartient autant à celui qui mixe qu'à celui qui écoute et qui - par son écho, par sa manière d'entrer en résonance avec le flux - exerce son influence, participe à la création.
J'aime cette puissance créatrice, j'aime sentir en moi le son qui ricoche, résonne. Puis mon corps qui se balance et se déhanche, qui part en voyage et en création. Bon. Hâte du prochain set.
Pour te résumer l'importance de la danse dans ma vie, je vais te conter une petite histoire - et t'ouvrir une page de mon intimité.
A 20 ans, j'ai chuté en montagne, en escalade.
Lorsque le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) est arrivé sur les lieux, pour récupérer "le corps", leur hélicoptère a passé au peigne fin la falaise. Et m'a retrouvée, 80 mètres en-dessous du lieu où j'ai dévissé.
J'étais vivante. Miraculée. En petits morceaux, certes. Mais vivante (et bien vivante :))
Après une opération de quelques heures, durant lesquelles le chirurgien a essayé de réparer mes deux membres supérieurs et ma jambe droite (qui avait été soufflée par le choc), je me suis réveillée.
Le lendemain, le chirurgien vient me voir, m'explique comment il a "géré" ce qu'il a trouvé en ouvrant.
Lui : "Vous devez vous demander si vous pourrez remarcher un jour?
Alors je vais être franc : je ne peux vous répondre...
La seule chose que je peux vous dire, c'est que vous êtes jeune. Il y a de l'espoir.
Moi : Marcher? Ah. Ah oui... Bon.
Mais est-ce que je pourrai de nouveau danser?"
(Je vous laisse imaginer la tête ahurie du Docteur, qui a dû mettre cela sur le compte de la lourde Anesthésie Générale...)
Danser, donc.
Et comment, j'ai re-dansé !
Je reboote avec ce week-end, placé sous le signe du Clubbing et de la musique électronique (je t'en parlais un peu ici, dans mes Paradoxes).
Avant de vous parler de mon premier set avec Kavinsky (samedi soir), je vais parler d'hier soir.
Cela se passait à la MPAA Saint Germain dans le cadre des Denses Journées de la Danse
Le spectacle s'appelait La Belle au Bois Flamboyant sur une chorégraphie de Johan Amselem et un set de la DJette Ma Public Therapy.
La DJette Ma Public Therapy c'est tout un univers (allez voir ceci ou encore cette vidéo-là ou celle-ci) totalement décomplexé. Love et sensuel. animal et charnel. Elle chante en même temps qu'elle mixe, s'accompagne parfois de guitare électrique (c'était le cas hier soir). C'est tendre et généreux.
Et on ne pouvait rêver d'un duo plus flamboyant que celui formé hier entre les danseurs et Ma.
16 danseurs, la plupart entre 20 et 40 ans. 8 hommes, 8 femmes.
Symphonie des corps qui se meuvent de concert, qui s'abandonnent, se caressent et s'embrassent.
Longs palots, pas volés du tout (H/H, F/F, H/F). Harmonie des échanges, corporels et spirituels en même temps.
De l'amour. A deux, à trois, à quatre, à 16.
Un cadeau offert au spectateur. Et pour ne pas faire violence au spectateur qui n'aspire qu'à se joindre - l'empêcher serait pervers - le public est invité à se joindre à cette fête des sens.
J'étais dans tous mes états, tous les sens en émoi, et la fête fut bien bonne, les échanges riches et les caresses intenses. Et puis tout d'un coup, cela s'est arrêté, et il a fallu redescendre sur Terre. Et dans le métro :)
Un grand grand merci à Johan Amselem (avec qui l'échange fut divin) et aux danseurs.
Merci pour ce cadeau, pour ce voyage. Et à très vite - rendez-vous le 7 juin à 14h à la MPAA pour la suite!
Un mot sur Kavinsky, samedi soir au Point Gamma. Belle surprise. Car je me reconnais méfiante devant le succès grand public. La notoriété n'est pas forcément gage de talent.
Et pourtant, là, je dois me reconnaître qu'il a réussi. Il est parvenu à m'emmener dans son univers. J'étais dubitative, j'ai résisté. Puis j'ai cédé, et mon corps a vibré, bougé.
En fait, ces sets m'ont rappelé pourquoi j'aimais autant la musique électronique.
J'aime l'art vivant, l'improvisation, l'art qui s'affranchit de toute contrainte. La liberté (non pas qu'une partition enferme - l'interprétation est d'une richesse insondable) est totale. Possibilité d'évoluer vers une destination qui ne sera jamais deux fois la même, et par un chemin unique à chaque set.
Ce chemin qui appartient autant à celui qui mixe qu'à celui qui écoute et qui - par son écho, par sa manière d'entrer en résonance avec le flux - exerce son influence, participe à la création.
J'aime cette puissance créatrice, j'aime sentir en moi le son qui ricoche, résonne. Puis mon corps qui se balance et se déhanche, qui part en voyage et en création. Bon. Hâte du prochain set.
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