Il y a deux ans, mon mari et moi avons découvert le
travail de Tal Ben Shahar. Adepte (père?) de la psychologie positive, ce
chercheur / enseignant / auteur s'est illustré à travers des œuvres
"orientées" bonheur : Apprentissage du bonheur, apprentissage de l'imperfection, etc.
Aussi (oui, je suis lâche), ai-je testé ces livres sur mes proches : je leur ai
offert, en leur demandant de me faire un retour.
Lequel fut si élogieux (et venant de personnes réputées
pour leur sens critique, cela ne peut être neutre), que mon mari et moi les
avons lus également. Notre préféré?
Névrose symptomatique de notre génération? Maladie de
notre société occidentale consumériste?
La perfection - du moins sa recherche - est érigée comme
valeur phare. Synonyme d'exigence pour certains, reflet d'un goût de l'effort
pour d'autres, la perfection est cette dimension portée aux nues par les
censeurs de notre époque : enseignants, recruteurs, médias...
Avoir le parcours scolaire le plus prestigieux, la
carrière la plus fulgurante, la plastique la plus bandante, la famille la plus
"high level" et aimante, le conjoint le "plus", être les parents les "plus", avoir les enfants
les "plus", les loisirs les "plus", etc.
Bataille en termes absolus, mais surtout relatifs (Suis-je
aussi belle que? Gagne-je autant que?)
Ah oui, j'allais oublier la blogosphère parentale pour
les parfaits parents que nous sommes ou que nous tentons d'être... Les études prouvent (qui est-ce
que cela surprend?) que plus une personne passe de temps sur les réseaux
sociaux, plus elle est susceptible de déprimer...
Prenons un raccourci
(volontairement simpliste, donc) : la recherche de perfection serait-elle un frein au bonheur?
Je reconnais volontiers me fourvoyer comme 99% de mes
semblables dans cette recherche effrénée de perfection. Mais je me soigne* (voir ADDENDUM, ci-dessous),
merci.
Se soigner, c'est faire un travail sur soi pour
s'extraire de ce schéma consumériste, de cette course. C'est apprendre à cultiver ce que Tal ben Shahar nomme l'optimalisme - par opposition au perfectionnisme.
Concrètement pour moi, l'optimalisme consiste à rechercher
une forme d'harmonie.
C'est surtout accepter que je dois / nous devons faire des choix
et des compromis.
Pourquoi je vous parle de cela?
Car nous étions en province ce week-end. Et j'ai kiffé
grave.
Et je me suis rendue compte que - comme toujours - je veux
la quadrature du cercle : un job ambitieux, qui paie bien. Et plein de
possibilités pour évolouer. Et une super qualité de vie, avec peu de transports
en commun, une maison avec jardin, la montagne à portée de main, une offre
culturelle débordante, des lieux de vie par dizaines, une météo sympa, des
écoles de haut niveau pour mes enfants, un environnement agréable, un voisinage sympathique, et surtout un cercle social de qualité.
Et j'ai réalisé qu'il fallait faire des choix.
NON, je ne peux pas avoir une carrière internationale et
partir vivre en Province
NON (du moins, c'est difficile) je ne peux pas avoir les postes les
plus ambitieux, et demander à quitter Paris.
NON, je n'aurai pas le même cercle social qu'à Paris en partant en province. Du moins, pas le premier jour, et pas en claquant des doigts.
OUI, il est possible d'avoir moins de 2h / 2h30 de
transport en commun par jour et de vivre dans une maison qu'on peut s'offrir
(en province)
OUI, il est possible d'avoir notre chalet en montagne à
3h de route, plutôt qu'à 9h de route (en province)
OUI, il est possible d'avoir une belle qualité de vie (en
province).
Bref, et si j'apprenais à faire des choix?
Tellement vrai ton addendum!... Et le reste aussi;-)
RépondreSupprimerJe commence "imparfaits, libres et heureux" de Christophe André, dans la même veine. Si c'est bien, je te le passerai pour poursuivre les soins!
VOLONTIERS !!!
Supprimer(enfin, je dis ça, mais ma TO READ list est longue comme un jour sans glace :))
Au top de la liste : le dernier livre de Baptiste Beaulieu - d'ailleurs l'as-tu acheté?
Si oui, je te le pique aussi, hop là !
Un grand MERCI, princesse
Il m'a fallu un bout de temps (et ça ne marche pas encore toujours) pour réaliser que certes, choisir, c'est renoncer, mais ne pas choisir, c'est aussi faire un choix, sauf que celui-ci est passif au lieu d'être actif.
RépondreSupprimerEt finalement, c'est aussi là que va ton texte : il faut être acteur de sa vie, et pas spectateur de celle des autres.
Est-ce que tu as déjà lu quelque chose sur la pleine conscience? Je n'ai pas de référence (c'est un concept que je croise de temps en temps au fil de mes lectures), mais je crois que ça te parlerait.
Coucou ma belle
SupprimerOui, ne pas choisir, c'est aussi choisir
Et mieux vaut être dans l'action que dans la contemplation lorsque cette dernière se transforme en voyeurisme (ce que tu nommes très justement "être spectateur de [la vie] des autres")
Typiquement, concernant mon changement de poste (j'ai le feu vert pour bouger à partir de septembre 2015 en interne... et quand je veux en externe!), le peu de temps et de moyens que j'y consacre doit me faire réfléchir.
Quelque part, je choisis de rester à mon poste actuel. Et ce choix n'est pas absurde puisqu'il me permet de profiter de bien d'autres aspects de ma vie...
Pleine conscience : je suis une grande ignarde sur le sujet. Donc ouverte à toute information, proposition pour en apprendre davantage :)
Bisous ma belle