Bonjour et bienvenue

« Si je ne suis pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Et si pas maintenant, alors quand
? »

(Hillel, Les Maximes des Pères)

Alors voici ce blog. Pour moi. Pour toi, lecteur. Pour ici, et maintenant.


lundi 27 avril 2015

La perfection n'existe pas!


Il y a deux ans, mon mari et moi avons découvert le travail de Tal Ben Shahar. Adepte (père?) de la psychologie positive, ce chercheur / enseignant / auteur s'est illustré à travers des œuvres "orientées" bonheur : Apprentissage du bonheur, apprentissage de l'imperfection, etc.

 
Je confesse volontiers que - comme vous sans doute - je me méfie des auteurs de best-sellers prétendant nous apprendre à être heureux.

Aussi (oui, je suis lâche), ai-je  testé ces livres sur mes proches : je leur ai offert, en leur demandant de me faire un retour.


Lequel fut si élogieux (et venant de personnes réputées pour leur sens critique, cela ne peut être neutre), que mon mari et moi les avons lus également. Notre préféré?


 
Névrose symptomatique de notre génération? Maladie de notre société occidentale consumériste?

La perfection - du moins sa recherche - est érigée comme valeur phare. Synonyme d'exigence pour certains, reflet d'un goût de l'effort pour d'autres, la perfection est cette dimension portée aux nues par les censeurs de notre époque : enseignants, recruteurs, médias...

 
Avoir le parcours scolaire le plus prestigieux, la carrière la plus fulgurante, la plastique la plus bandante, la famille la plus "high level" et aimante, le conjoint le "plus", être les parents les "plus", avoir les enfants les "plus", les loisirs les "plus", etc.

 
Aucune limite à la perfection, qui s'affiche à outrance sur les réseaux sociaux -qu'on dirait inventés pour promouvoir cette perfection! Entre les  selfies sur FB (la plastique, donc), le CV sur Linkedin (la formation / la carrière), le  microblogging sur FB ou Twitter ou encore les photos de notre quotidien de rêve sur Instagram (illustration des conjoints, enfants et loisirs... et de notre répartie de compétition), la bataille vers la perfection fait rage!

Bataille en termes absolus, mais surtout relatifs (Suis-je aussi belle que? Gagne-je autant que?)

Ah oui, j'allais oublier la blogosphère parentale pour les parfaits parents que nous sommes ou que nous tentons d'être... Les études prouvent (qui est-ce que cela surprend?) que plus une personne passe de temps sur les réseaux sociaux, plus elle est susceptible de déprimer...

 
Prenons un raccourci (volontairement simpliste, donc) : la recherche de perfection serait-elle un frein au bonheur?
 
Je reconnais volontiers me fourvoyer comme 99% de mes semblables dans cette recherche effrénée de perfection. Mais je me soigne* (voir ADDENDUM, ci-dessous), merci.

Se soigner, c'est faire un travail sur soi pour s'extraire de ce schéma consumériste, de cette course. C'est apprendre à cultiver ce que Tal ben Shahar nomme l'optimalisme - par opposition au perfectionnisme.
 
Arrêter de vouloir - par orgueil, arrogance, par asservissement à un diktat culturel et social - être la meilleure dans tout ce que j'entreprends, dans tout ce que je suis. Accepter les échecs, accepter de prendre des risques et de me planter, accepter d'essayer et de me perdre, accepter de m'assumer dans tous mes défauts, toutes mes fragilités, toutes mes névroses.
 

Concrètement pour moi, l'optimalisme consiste à rechercher une forme d'harmonie.
C'est surtout accepter que je dois / nous devons faire des choix et des compromis.

Pourquoi je vous parle de cela?

Car nous étions en province ce week-end. Et j'ai kiffé grave.

Et je me suis rendue compte que - comme toujours - je veux la quadrature du cercle : un job ambitieux, qui paie bien. Et plein de possibilités pour évolouer. Et une super qualité de vie, avec peu de transports en commun, une maison avec jardin, la montagne à portée de main, une offre culturelle débordante, des lieux de vie par dizaines, une météo sympa, des écoles de haut niveau pour mes enfants, un environnement agréable, un voisinage sympathique, et surtout un cercle social de qualité.
 

Et j'ai réalisé qu'il fallait faire des choix.

NON, je ne peux pas avoir une carrière internationale et partir vivre en Province

NON (du moins, c'est difficile) je ne peux pas avoir les postes les plus ambitieux, et demander à quitter Paris.

NON, je n'aurai pas le même cercle social qu'à Paris en partant en province. Du moins, pas le premier jour, et pas en claquant des doigts.

OUI, il est possible d'avoir moins de 2h / 2h30 de transport en commun par jour et de vivre dans une maison qu'on peut s'offrir (en province)

OUI, il est possible d'avoir notre chalet en montagne à 3h de route, plutôt qu'à 9h de route (en province)

OUI, il est possible d'avoir une belle qualité de vie (en province).

 
Bref, et si j'apprenais à faire des choix?


 
ADDENDUM 

Se soigner, c'est aussi (et surtout) être capable d'être dans la bienveillance. Être capable de se réjouir du bonheur des autres : être sincèrement dans la joie pour les autres, avec les autres.

Se soigner, c'est savoir être dans la contemplation. C'est savoir suspendre son jugement, arrêter le temps, pour contempler la beauté. Beauté des moments, beauté (intérieure, extérieure) des personnes, des êtres vivants... mais aussi des paysages, des émotions, ...

Se soigner, c'est savoir que seule compte la qualité, pas la quantité. Jamais la quantité. C'est savoir faire moins de choses, mais en s'investissant à 100%. C'est savoir profiter du moment, en cessant pour un temps de se projeter. C'est arrêter de courir pour cocher les cases. Se soigner, c'est snobber les cases. C'est se donner le temps de chérir ce(ux) qu'on aime.

Petite Pastèque, encore en soins intensifs :)

 

4 commentaires:

  1. Tellement vrai ton addendum!... Et le reste aussi;-)
    Je commence "imparfaits, libres et heureux" de Christophe André, dans la même veine. Si c'est bien, je te le passerai pour poursuivre les soins!

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    1. VOLONTIERS !!!
      (enfin, je dis ça, mais ma TO READ list est longue comme un jour sans glace :))

      Au top de la liste : le dernier livre de Baptiste Beaulieu - d'ailleurs l'as-tu acheté?
      Si oui, je te le pique aussi, hop là !
      Un grand MERCI, princesse

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  2. Il m'a fallu un bout de temps (et ça ne marche pas encore toujours) pour réaliser que certes, choisir, c'est renoncer, mais ne pas choisir, c'est aussi faire un choix, sauf que celui-ci est passif au lieu d'être actif.
    Et finalement, c'est aussi là que va ton texte : il faut être acteur de sa vie, et pas spectateur de celle des autres.

    Est-ce que tu as déjà lu quelque chose sur la pleine conscience? Je n'ai pas de référence (c'est un concept que je croise de temps en temps au fil de mes lectures), mais je crois que ça te parlerait.

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    1. Coucou ma belle
      Oui, ne pas choisir, c'est aussi choisir
      Et mieux vaut être dans l'action que dans la contemplation lorsque cette dernière se transforme en voyeurisme (ce que tu nommes très justement "être spectateur de [la vie] des autres")

      Typiquement, concernant mon changement de poste (j'ai le feu vert pour bouger à partir de septembre 2015 en interne... et quand je veux en externe!), le peu de temps et de moyens que j'y consacre doit me faire réfléchir.
      Quelque part, je choisis de rester à mon poste actuel. Et ce choix n'est pas absurde puisqu'il me permet de profiter de bien d'autres aspects de ma vie...

      Pleine conscience : je suis une grande ignarde sur le sujet. Donc ouverte à toute information, proposition pour en apprendre davantage :)

      Bisous ma belle

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