Bonjour et bienvenue

« Si je ne suis pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Et si pas maintenant, alors quand
? »

(Hillel, Les Maximes des Pères)

Alors voici ce blog. Pour moi. Pour toi, lecteur. Pour ici, et maintenant.


mercredi 1 novembre 2017

Bye bye Pastequeville

Les cartons sont prêts. Il est (très) tard. Les déménageurs arrivent dans une poignée d'heures. À l'excitation d'aller de l'avant, d'ouvrir un nouveau chapitre dans notre vie a succédé l'angoisse de ne pas être prêts le jour J, de ne pas y arriver, de louper une marche importante. Et maintenant, un autre sentiment, plus profond. Une drôle de nostalgie.

Je nous revois il y a 6 ans et demi, posant nos valises et nos guêtres à Nogent. À nos côtés, une puce de 6 mois. Une princesse calme et souriante, que nous installons dans la chambre d'enfant mitoyenne à la notre, tandis qu'une troisième chambre fait office de bureau/chambre d'amis. Et puis, moins d'un an après notre arrivée, une seconde princesse, et puis un troisième petit prince. Les chambres d'enfant sont désormais pleines de vie, remplies a craquer de livres et de jouets. Elles sont même surpeuplées, les petits dorment (ou chahutent!) ensemble. 

Cet appartement est un peu la genèse de notre famille. Ici vous avez tous été allaités, deux d'entre vous y sont nés (enfin presque, façon de parler). C'est ici que vous avez fait vos premiers quatre-pattes, vos premiers pas, vos premiers pipis au pot, vos premiers, seconds, troisièmes anniversaires. Ce fut notre nid, notre cocon. Le guéridon est devenu l'espace autour duquel vous nous invitez chaque matin et chaque soir à jouer à vos côtés. Aux premiers puzzles et dominos ont succédé les Dobble, Puissance 4, dames, MasterMind, Avalanche, Uno et Gagne ton papa. Aux gribouillages ont succédé les aquarelles et les peintures. Aux comptines ont succédé les chansons endiablées que vous réclamez à la guitare, pour chanter (beugler?) et déformer les paroles. Aux tétées ont succédé les repas sur la chaise haute, jusqu'à nos rituels du présent, moments familiaux privilégiés et déjantés que sont les petits déjeuners et les dîners a 5 autour de la table de la cuisine.

Vous êtes encore jeunes, et pourtant, que d'étapes ont été franchies dans ces murs. Vous demandez encore combien de dodos avant la nouvelle maison. Apres ces quelques mots, ça sera moins d'un dodo. Jusque quelques instants pour faire danser dans ma tête les images, les émotions, les moments magiques (fêtes, anniversaires, grossesses, allaitements, mariage) et les moments durs, les harmonies et les dissonances, les fous rires et les angoisses, les silences et le raffut. 

6 ans et demi de vie auprès de vous, mes amours. Mon grand Amour, et mes petits amours. Merci la Vie. 

mardi 18 avril 2017

Il faut relire Dustan


Difficile de parler de l'œuvre de Dustan sans être rattrapée par les sentiments que l'on développe pour l'auteur. La personne, le personnage, est clivant. Il faut le dire.




Pour ma part - et ce n'est pas un sentiment, je vous l'accorde - ce fut durant 34 ans l'ignorance, donc de fait une indifférence totale. Une série de petits hasards concomitants m'ont fait croiser sa route. Il y a, dans mon apprentissage, mon travail personnel, un avant et un après Dustan. D'où cet article, pour partager une source d'élévation (ce qui nous fait grandir mérite bien ce terme, non?)


Après que son nom soit arrivé sur ma route, j'ai - comme tout bon Millenial -  commencé par regarder sur YouTube les prestations médiatiques de Dustan. J'avais envie de pleurer - pour lui. Impression qu'il se donnait en pâture à ses détracteurs. Quelque chose m'a touchée, une forme de fragilité qui tisse son chemin entre deux urgences : celle de ne pas vouloir plaire. D'avoir abandonné sciemment cet écueil dans lequel on nous éduque et qui consiste à rechercher en priorité une forme d'harmonie, de consensus, à chaque pas que l'on esquisse. Cela avilit, enferme la pensée dans une bienséance mondaine, bourgeoise (ou populiste, c'est au choix). Dustan l'a compris, et il ne cherche pas l'assentiment. La deuxième urgence est un besoin d'être aimé pour ce qu'il est, en toute transparence. Etre aimé pour ne jamais totalement disparaître. Il est séropositif depuis janvier 1990 (Il a alors 24 ans). Il se sait condamné. Le temps est compté, il y a urgence.


C'est la clef pour comprendre le début de l'œuvre de Dustan. Sa trilogie première trouve son fondement dans ce que l'autobiographie - comme genre - nous a offert de plus sophistiqué et simple en même temps. Dans un genre totalement nouveau, énergisant et direct. Dustan s'offre, se raconte tel qu'il est. Plus d'imposture possible. Si on doit l'aimer (ce qu'il souhaite, sinon pourquoi écrire? Pour désespérément trouver un agrément paternel? Une tendresse éternelle de la part de ceux qui l'agréent déjà?) alors on l'aime pour ce qu'il est. Ou on le déteste.


Un mot sur cette trilogie : à mon sens, c'est une œuvre dure. Je souhaite ici rendre un immense hommage à Thomas Clerc pour la lumineuse préface qu'il nous offre dans les Œuvres I (éditions POL). Moi qui ait tendance à sauter allègrement les préfaces pour entrer dans le vif du sujet, j'ai frémi d'émotion tant Thomas Clerc éclairait la lecture, l'œuvre et le personnage.


Cette trilogie est à la fois simplissime et difficile d'accès. "Trop de sodomie dans ta prose" écrivait Virginie Despentes. Tellement juste, mais tellement nécessaire. En poursuivant l'œuvre de Dustan, on prend conscience qu'il fallait cette trilogie première pour pouvoir passer à la suite, pour pouvoir - enfin - dépasser ce qui est essentiel, consubstantiel à Dustan : le sexe (comme matière première de son identité, de sa construction mentale, politique, sociale et de son œuvre) pour aller vers le général, vers ce qui le dépasse pour devenir une œuvre utopique, un projet sociétal plein d'espoir (et de désespoir - Dustan savait qu'il mourrait avant que ce projet ne soit mis en œuvre).


Et pourtant, avec le mariage pour tous - 2013, Il s'en est fallu de peu pour que Dustan, décédé en 2005, ne voit le début de son projet prendre corps.



Si le monde n'est pas (encore) prêt à lire ou prose dustanienne, cela arrivera un jour. Le jour où l'urgence se fera sentir pour tout un chacun, et que le monde se partagera entre ceux qui projettent leur survie dans un monde ultra protégé, par la foi, le dogme, la religion, les idéologiques, le clan, l'obéissance à des règles dont personne ne conteste la légitimité, Ni la vertu.


Et ceux qui projettent leur salut dans un monde libre, libéré des contraintes qui pèsent sur nous depuis la tendre enfance. Il y a une utopie dans l'œuvre de Dustan. Une urgence de vivre libre - donc pas seulement de (sur)vivre. Il est possible de libérer l'homme du travail en recherchant les alignements existants entre travail et plaisir. A ce titre, Dustan est pour moi un héritier absolu de Charles Fourier.

Il est possible (nécessaire!) de remettre au coeur de nos vies ces plaisirs "coupables" ou brodés de mort : le sexe, la musique (la danse), la drogue. Et permettre à tout un chacun de s'adonner en toute liberté à ces plaisirs. Sans avoir à se déterminer dans un genre donné (Dustan revendique la coexistence pacifique d'un homme et d'une femme dans un même corps), une orientation sexuelle donnée. En mettant fin à une société patriarcale, monogamique, familiariste, sexiste, homophobe et raciste.


L'histoire a voulu que je dévore l'essentiel de l'œuvre de Dustan durant la semaine de Pessah, cette année. Cette fête juive (Pâques) durant laquelle nous célébrons la liberté - historiquement, la sortie d'Égypte.

"Considère-toi à chaque generation comme si tu étais toi-même sorti d'Égypte"

(Haggadah de Pessah)


Cette année, Dustan m'a faite sortir d'Egypte.
Le souffle de liberté qu'il provoque dans ma vie est sans retour possible.



PS, pour un aperçu, une bonne introduction.


vendredi 17 février 2017

Sexe planifié : bonne idée!


(Et un bon secret de Polichinelle)

J'ai bien ri, j'avoue, en lisant l'article de The Indépendant Why scheduling sex is a good idea?
 
J'ai ri. Non pas parce que je trouve cette thèse stupide - bien au contraire.
Mais n'est-on pas ici en train de (re)découvrir le fil à couper le beurre? Ce n'est ni plus ni moins du bon sens.
 
Tous les couples qui vivent des relations à distance, tous les couples séparés qui projettent leurs retrouvailles, tous les amants et amantes engagés dans des relations extra conjugales vous le diront : ils connaissent peu ou prou la prochaine date à laquelle ils vont faire l'amour / baiser / monter au rideau ou plus humblement sur leur partenaire. Et c'est ce qui les fait tenir!
 
Pourquoi en serait-il différent au sein des couples baignant dans la routine?

Prévoir un créneau de sexe et s'y tenir. L'évoquer et partager des fantasmes avant l'heure H permet de nourrir et d'enrichir la complicité, le lien, l'érotisme au sein du couple.
 
Alors : oui, je trouve qu'une journée qui commence par du morning sex inopiné est un signe de bonne santé du couple

NB, cela requiert en vérité un certain alignement de planètes ! A minima que la voisine du dessus ait pensé à débrancher son réveil, que le magasin d'en bas fasse assez de bruit pour nous réveiller avant les enfants, que lesdits enfants n'aient pas été révéillés par une fringale / pipi-caca, que nous ne soyons pas trop fracassés par la journée/ soirée de la veille, qu'aucun d'entre nous ne soit déjà parti au boulot... Et surtout que nous en ayons tous deux envie!) 

Il n'empêche :)
Prévoir du sexe ET en improviser parfois : fromage et dessert. Miam, quoi!

Contraception : et si on revoyait nos fondamentaux ?


Comme disent les anglo-saxons : Back to basics!
Plus j'entends parler de grossesses non désirées chez des jeunes femmes (tranche d'âge 17-23 ans), plus j'ai des boutons.

Attention : qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'écris pas. J'écris que cela me désole.


Car je ne connais pas une fille de mon entourage ayant eu recours à l'IVG pour qui ce moment n'a été une épreuve physique, psychologique, voire les deux. Pas question d'empêcher les femmes d'être maîtresses de leur corps : il faut garantir à celles qui ne souhaitent pas garder un embryon / fœtus la possibilité de choisir.

 

220 000 IVG en France chaque année.

Dont 10% chez les moins de 20 ans.

 

Comment en sommes-nous arrivés là?

Et si nous repensions simplement notre rapport à la contraception de l'adolescente / de la jeune adulte?

 

Je me souviens bien de ma première consultation gynécologique. J'avais 16 ans. D'abord les premières questions du type : A quel âge avez-vous eu vos règles pour la première fois? Êtes-vous réglée régulièrement? Puis d'autres, que j'ai trouvé à l'époque très intrusives : Avez-vous des relations sexuelles? Vous protégez-vous?


S'en est suivie une prescription de pilule contraceptive, motivée en premier lieu pour venir à bout de mon acné juvénile. J'ai pris la pilule (celle-ci, puis d'autres) durant plus de 10 ans. Jusqu'à arrêter la contraception pour fonder un foyer. Notre foyer étant au complet, j'ai un stérilet en place. Il fait le boulot. Du très bon boulot. Aucune douleur à la mise en place/ au retrait.
Et une question: maintenant que des stérilets pour nullipares sont disponibles sur le marché... Qu'attend-on pour poser un stérilet aux jeunes femmes venant en première consultation gynécologique?

 

Imaginez les conséquences !!! Un stérilet, posé entre 16 et 21 ans. A 21 ans, la jeune femme décide si elle veut en remettre un (si elle n'a pas de projet familial dans un temps proche) ou non.

 

Gain d'argent = considérable

Pour la société (je pense aux pilules remboursées) comme pour les jeunes femmes (pilules non remboursées). Certaines avouent clairement que sortir 150€ par an pour leur contraception... Est une pilule difficile à avaler. Nombreuses d'entre elles / des milliers de jeunes couples finissent chaque année par renoncer à cette dépense et la remplacer par des préservatifs (avec les risques de déchirement que l'on connaît) ou - pire encore - le retrait!

 

Un stérilet couté entre 30€ et 70€. Il est efficace 5 ans. Aucun autre moyen contraceptif ne peut se targuer de couter entre 50 cents et 1€ par mois - à la société / personne qui l'utilise.

 

Gain de sérénité : évident.

Quelle jeune femme ne s'est pas retrouvée sur un forum à faire des recherches compulsives suite à un oubli / retard de prise de quelques heures de sa pilule?

On peut aussi évoquer les décalages horaires, les conditions sanitaires en voyage - diarrhée, etc, les interactions avec d'autres prescriptions médicales. Sans oublier le risque - aujourd'hui mieux connu - connu d'accident cardio-vasculaire pour certaines catégories de patientes. Il est temps de proposer une alternative, non?

 

D'autres exemples ? Je ne compte plus les amies (et moi-même) qui se retrouvent à prendre en catastrophe une pilule du lendemain- juste au cas où! (Et je confirme : cela bouleverse le cycle, durablement!) Ou de ces jeunes femmes qui tombent enceinte dans les deux premières semaines de prise de la pilule (car : oui, la prise de la pilule n'empêche pas le cycle de s'échapper les deux premières semaines!)

 

Enfin, j'ai grandi avec l'idée que la pilule contraceptive est à la contraception ce que la démocratie est aux régimes politiques : le pire des systèmes à l'exception d'aucun autre. Il est temps de faire évoluer ceci!!! Aujourd'hui, les progrès de la médecine nous offrent des alternatives dont nous serions les premières à pouvoir/ devoir bénéficier, si le corps médical (médecinS généralistes, service médicaux dans les lycées, médecine du travail, et évidemment gynécologues) s'en donnaient les moyens.

 

Cessez de nous infantiliser! Ce n'est pas parce qu'une femme n'a pas accouché qu'elle ne peut entendre ce qu'est le col de l'utérus ! Toute femme peut comprendre qu'on a la possibilité de placer un instrument de petite taille de l'autre côté de cette frontière, à l'intérieur de l'utérus!

 

Et s'il vous plaît, vous, les dieux du marketing : inventez un autre nom que STÉRILET. Car je crois que c'est l'un des freins majeurs - pour les patientes comme pour les médecins.
Appelez cela : DIU par exemple (dispositif intra utérin) et on y est!

 
Personnellement, je regrette de ne pas avoir eu entre 16 ans et 26 ans de DIU en place.
Il y en aurait eu deux (16-21 ans, puis 21-26 ans). Cela aurait coute 150€ à la société, en 10 ans. Avec les frais de mises en place et de retrait, on aurait peut être atteint 300€. Pour 10 ans de cycles, soit 120 cycles. 2,5€ par cycle. Qui fait mieux?

 

Et vous savez quelle aurait été la cerise sur le gâteau ? (Outre l'économie de consultations ou de tests de grossesse pour un oui, un non, un retard, un oubli ou une chiasse)



Durant toutes ces années de DIU, j'aurais eu un cycle. Un vrai cycle. Non simulé comme sous pilule. De vraies ovulations, des règles "physiologiques", des montées et descentes hormonales qui sont aujourd'hui de grands repères pour moi. Pour connaître mon corps, mon désir, mes humeurs, qui je suis.

Impression que cette pilule - que j'ai tant aimé, qui m'a tant servi, tant accompagné aux 4 coins du monde - m'a aussi un peu caché qui je suis "pour de vrai"

 

Aujourd'hui, avec mon DIU, je sens arriver ma période ovulatoire, mon désir exacerbe, tout comme je sens le pic de désir juste avant que mes règles ne débarquent de nouveau.

Je suis sous contraception, et mon corps est libre, non muselé par des hormones qui lissent ma déconfiture et mon désir.

 

Et pour celles qui se posent la question (à qui le mot stérilet fait peur, par exemple !) j'ai eu un DIU entre mon deuxième et troisième enfant. Et suis tombée enceinte de mon troisième enfant avec autant de facilité qu’après avoir arrêté la pilule. En deux mots : aucun impact du DIU sur ma fécondité!

 

Apres pilule mon amour, place à DIU, mon amour.

Et vous, vous essayez bientôt ?

 

 

mardi 31 mai 2016

Sexologie, acte 5 : DAO comme Droit A l'Orgasme (féminin)


Chers lecteurs

Si la jouissance n’est pas une condition nécessaire au plaisir (il y a du plaisir en dehors de l’orgasme), et si la sexualité doit se préserver de toute tentation de performance, je refuse de voir dans l’orgasme féminin une performance. Atteindre l’orgasme devrait être simple, naturel. Et lorsque nous en avons envie. Seule ou avec un / une partenaire.

 
Peut-être que je me fourvoie à appliquer ce qui est vrai pour moi à toutes les femmes. Mais…
Lorsque je mate un porno, c’est pour prendre du plaisir. ET jouir
Quand je fais l’amour, c’est pour prendre du plaisir, en donner. ET jouir
(et beaucoup d’autres choses : la complicité, la tendresse, la folie, la douceur, l’intimité partagée, …)

Je veux comprendre pourquoi les filles n’atteignent pas l’orgasme quand elles le veulent, avec qui elles veulent, comme elles veulent.

Au hasard des conversations, des idées ont éclos. Le plus souvent soufflées par Miss S  - notre déesse à toutes et tous (Meet-up POWER)
Alors je partage. Pour nous donner ce pouvoir, à toutes. 


 
Un Droit à l’orgasme. D.A.O. * Empowerment*

 
Et aussi, pour donner ce pouvoir à tous. Oui, à vous, messieurs.
J’aimerais vous donner le pouvoir de faire monter toutes vos partenaires au 7ème ciel.

Quelle que soit votre complicité, votre état d’esprit, quel que soit son passé (à elle), son passif, quelle que soit la durée ou l’ancienneté de votre relation.

 

 #1    Les filles : masturbez-vous (seule) !

Explorez-vous. Prenez le temps de le faire.
Quelle que soit notre aisance avec notre corps et la sexualité : back to basics !

Allongez-vous, nue. Ecartez les jambes. Prenez une glace. Et mettez les doigts : caressez, soulevez, écartez, découvrez -vous !

Mettez les deux doigts, décapuchonnez votre clitoris si nécessaire. Rendez service à votre poignet : prenez un vibromasseur.
Jouez avec.

Une fois que vous êtes confortable avec une position donnée, faites-vous jouir dans toutes les positions possibles :
Allongée sur le ventre, sur le dos.
Debout. Assise.


Faites-vous jouir dès que vous en avez envie.
Faites-vous jouir partout.

C’est une vraie recharge énergétique. ET très apaisante en même temps. Où que vous soyez (au bureau, au resto, chez des amis), dès que vous êtes en confiance avec votre plaisir, rien de tel que de s’enfermer quelques minutes aux toilettes. Debout, adossée à la porte des toilettes, caressez-vous, faites-vous jouir.

Vous verrez, vous reviendrez à votre bureau les joues un peu rouge, mais très sereine.

Pour les plus intrépides : continuez à jouer :)

Les variantes sont infinies :
-          Se faire jouir sans se toucher. Ne serait-ce que par visualisation
-          Se faire jouir en rajoutant une pénétration vaginale (un vibromasseur ou un gode sont parfaits !)
-          Se faire jouir en rajoutant une pénétration anale (utilisez un plug !)

 Bref, explorez votre corps. Déclinez l’orgasme.

Non seulement vous prendrez votre pied, mais vous verrez également se développer votre cardio, votre sangle abdominale, votre périnée. Et vos endorphines.

Et si vous êtes à cours d’inspiration, lisez l’excellent Liberating Masturbation de Betty Dodson

 
 
#2    Si possible, arrêtez la « chimie »

Attention, je ne vous conseille pas d’arrêter la contraception, il y a d’autres moyens en dehors de la pilule (implant, stérilet – cela fonctionne même pour les nullipares, anneau vaginal)

Mais je pense sincèrement, au vu des témoignages recueillis autour de moi, qu’absorber de la chimie au niveau général n’est pas terrible pour la libido.

 

#3    Masturbez-vous devant votre partenaire

Cette étape est fondamentale. Ne faites pas l’impasse dessus. Chérissez là.
Car c’est peut-être la plus importante de toutes les étapes
Celle qui fait le lien entre votre capacité à prendre du plaisir seule, et votre habilité à en prendre avec n’importe quel partenaire.

 
Concrètement, faites la même chose que ce qui est décrit dans le  point 1. Avec lui. En sa présence.
Sous son regard. En le regardant, si vous y parvenez.
La complicité que vous allez créer avec cet eye contact est centrale.

Vous n’allez pas être déçue : en toute logique (fonctionne dans 95% des cas), votre partenaire sera très excité et aura envie de se « joindre à la fête »
De joindre ses doigts aux vôtres.
De joindre son corps au vôtre.

 
N’hésitez pas à prévoir de quoi jouer ensemble. Des sex toys (godes, plugs, vibros, etc.) seront très appréciés !

 
#4   Faites-vous jouir en utilisant le corps de votre partenaire

Une fois que c’est parti, n’hésitez pas à suggérer, avec des mots ou des gestes.
Demandez-lui de s’approcher.

S’il a le sexe en érection, demandez-lui de s’allonger sur vous et écartez vos jambes
Et frottez son sexe contre votre clitoris (comme vous utilisez avant vos doigts ou votre vibro)

En un mot : masturbez-vous avec son corps. Avec son sexe.
Avec ses doigts, aussi. J’adore faire cela.

Je prends la main de mon partenaire, et je la pose sur mon sexe, au niveau du clitoris.
Puis je pose ma main au-dessus de la sienne. Et j’initie les mouvements. Je les imprime à sa main, qui touche mon sexe.

Cela me permet de donner le rythme, la force, le type de frottement (effleurement ou caresse appuyée) dont j’ai envie.

Et s’il est adepte des cunis, alors demandez-lui de vous lécher, de vous mordre, de vous titiller. En le guidant de vos doigts. Ou de vos mots.

 
#5   Matez du porno ensemble

Si vous êtes fan, dites-lui. Il n’y a aucune honte à mater du porno !!!

Dites-lui quelles scènes / quels tags vous excitent. Ce qui ne vous fait pas tripper.
Laissez-vous allez à vous caresser, à le caresser. Prenez sa main pour vous caresser.

Ne vous censurez pas.

Abandonnez-vous. Allez jusqu’au bout.
 
Avec ses doigts (vous verrez, il décrochera complètement du film, 1000 fois plus excité en vous voyant jouir qu’en matant les X performers !)

Assumez vos fantasmes. Tous les goûts sont dans la nature et tous les goûts sont permis

Rappelez-vous qu’il n’y a rien de dégradant tant que c’est fait dans le respect de chacun, et la bienveillance.

 
#6    Les filles, ne simulez pas

Aucun intérêt.

 

#7   Messieurs, n’attendez pas que votre partenaire vous le demande pour la faire jouir !

Ce n’est pas parce qu’elle ne vous réclame pas de la faire jouir qu’elle n’en a pas envie.
C’est à vous de prendre le lead, en premier lieu !
Elle vous fait jouir ? Fine. Good for you. Alors, donnez-lui la pareil :)

Demandez-lui ce qu’elle aime. Ce qu’elle aime qu’on lui fasse. Ce qu’elle voudrait faire avec vous !

Demandez-lui de guider votre main, votre langue, votre sexe (contre son clito, mais ailleurs aussi, elle a sans doute d’autres zones érogènes)

Demandez-lui si elle aime plus ou moins brutal, des mots plus ou moins coquins, des coups de reins plus ou moins rapides, forts, profonds.

Ecoutez la, simplement.


 

#8    Changeons nos référentiels culturels

Ils ont un rôle indéniable dans le fait que beaucoup considèrent qu’un rapport se résume à une jouissance masculine. Et basta pour la jouissance féminine.

Un exemple ?
Le « quickie ». Autrement dit un rapport sexuel rapide, entre deux portes, deux eaux, deux feux.

Souvent représenté à l'écran. Mais dans combien de films voit on l'homme se mettre à caresser ou lécher intensément sa partenaire après avoir joui, car elle n’a pas atteint l’orgasme durant les 90 secondes qu'a duré le rapport ?

Dans combien de séries le rapport n’est pas fini tant que la partenaire n’a pas joui ?

Si j’étais réalisatrice de films (porno ou mainstream), je mettrai en scène la jouissance féminine. Cette laissée pour compte de la sexualité occidentale.

 

#9    Parlons d’orgasme

Je pense qu’il faut dé-tabouïser l’orgasme, la jouissance féminine. Il y a comme une honte à l’évoquer.

Parler de masturbation féminine est un bon exercice. Je vois certains interlocuteurs piquer un fard.

Evidemment, la société nous réduit quelque part à un rôle d’utérus (recevoir la semence, faire pousser les petits d’homme), voire d’orifices (pour être le réceptacle de la semence, où que cette semence se plaît à sortir).

Remettre le cliotoris, dont l’unique fonction est (faut-il le rappeler !) de procurer du plaisir au cœur du débat est une juste réponse au déni dont il fait l’objet depuis trop longtemps

 

#10   Parlons vraiment d’orgasme

Racontons à nos partenaires comment nous vivons l’orgasme
Ce que nous ressentons, ce que nous vivons, ce que nous visualisons

Apprenons-leur à reconnaître les signes avant-coureur : le clitoris qui commence à se durcir, la lubrification qui se fait plus intense, le souffle qui devient court

Apprenons-leur à faire durer l’orgasme : en poursuivant les caresses (digitales, buccales, sexuelles) durant l’orgasme, on peut le faire durer.

A condition de respecter un certain rythme, une certaine force, que votre partenaire vous indiquera

 Apprenons-leur à reproduire l’orgasme plusieurs fois de suite : de nombreuses filles (j’en fais partie) connaissent des échos (plusieurs orgasmes d’affilée)

Eveillons-les au souffle de feu, qui permet de reprendre – grâce à une respiration abdominale intense – une pente qui mène droit à l’orgasme. Again and again

 

 

Voilà, il y a de quoi faire. Pour tout le monde ! :)

Vive le DAO !!!


 

 

 

mercredi 4 mai 2016

Sexologie, acte 4 : "Il etait une fois..."

J'avais 21 ans quand T est entré dans ma vie. Il n'en ai jamais complètement sorti. Une forme de tendresse me lie aux personnes qui ont compté dans ma vie. A moins que cela ne révèle une incapacité à laisser partir les proches, à me détacher. 

J'avais 21 ans et le contexte était particulier : je remarchais sans béquilles ni fauteuil roulant depuis peu. Rescapée d'un grave accident, je m'en étais tirée vivante, mais en morceaux. 8 mois après l'accident, si j'avais le corps encore rempli de métal, je pouvais néanmoins me mouvoir sans artifices. Ce qui constituait un progrès remarquable. 

Famille, amis et professeurs me couvaient d'attention. Et, centrée sur mes études, la rééducation, mes élèves, je n'ai pas vu passer ces 8 mois. Consciente d'être une survivante, je trouvais tout beau, merveilleux. Chaque jour était un cadeau, un bonus que la Vie m'offrait. 

Mais un manque est apparu. Depuis 9 mois, aucun homme, aucune femme ne m'avait prise dans ses bras. Ce n'était pas tant le sexe qui me manquait que la complicité intime que je pouvais vivre avec mes partenaires. Alors je me suis inscrite sur un forum. Très rapidement, j'ai échangé avec T, avec qui j'avais des connaissances communes. Et peu de temps après nos premières discussions, il m'a convié à le rejoindre chez lui, pour finir la discussion autour d'une bonne bouteille.

Ce fut une vraie rencontre. Si les motivations qui m'avaient conduites sur le forum étaient explicites, lorsque nous nous sommes retrouvés ensemble avec T, j'ai surtout vécu un moment de connivence. Une belle rencontre. Et quand nous nous sommes allongés côte à côte, j'ai presque été surprise qu'il me prenne dans ses bras. Cette scène nous fait encore sourire aujourd'hui. Devant ma mine surprise, il s'est excusé et m'a dit "tu fais comme tu le sens".

Heureusement que j'ai "senti" qu'il était bon de lâcher prise et de sortir de ma zone de confort. Jamais, alors, je n'avais rencontré une personne via Internet (c'était les balbutiements de ce mode de rencontre, Meetic et Tinder n'existaient pas!)
Et soudain, je me suis retrouvée avec un vrai compagnon de jeux. Un sacré joueur : une personne dont l'appétit sexuel était supérieur au mien. Une première! Je devais le supplier d'arrêter de me pénétrer, de me toucher, pour pouvoir dormir quelques minutes. C'était fou. 

Nous n'étions pas "ensemble" a proprement parler. Nous nous retrouvions pour des séances de jeux nocturnes, parfois diurnes. Et c'était délicieux. Je commençais à m'attacher bien plus que je ne voulais bien le reconnaître. 

Notre relation a duré environ 3 mois. Et la fin de cette relation a été capitale pour la suite de ma vie. Une nuit, T me dit "je ne te sens pas à l'aise". Ce n'étais pas faux, ni totalement vrai. J'étais bien avec lui. Mais je suis une idéaliste, une rêveuse. Et j'aurais souhaité une complicité qui dépasse le cadre de son matelas, de son studio. Et clairement, ce n'était pas le chemin pris par notre relation. Quelque chose etait incomplet. Et la passionnée en moi, celle qui rêve d'absolu, etait frustrée. Alors il m'a dit "je te propose qu'on s'arrête là"

J'ai eu mal, quand il a dit ces mots. Il était déjà très tard. Trop tard pour reprendre la voiture et partir. Nous nous sommes allongés côté à côte. Comme le premier soir. Et lorsqu'il m'a prise dans ses bras, j'ai eu un moment de recul.

What the fuck?!
(C'est le cas de le dire)

Non seulement T me plaquait comme une malpropre, mais en plus, il voulait "profiter" de moi jusqu'au bout!
Qu'est-ce qui s'est libéré en moi à ce moment là? Que me suis-je dit? 

"C'est la dernière fois que tu le vois!" 
Tu n'en as plus rien à faire de ce mec.
Je me suis sentie totalement libre. D'être comme si plus aucun regard ne pesait sur moi. Son regard n'avait plus d'importance. Je me suis sans doute conduite avec une décomplexion à laquelle je ne l'avais pas habitué. J'ai osé dire "plus comme si", "un peu comme ca". Il avait perdu l'ascendant qu'il avait sur moi. J'avais confiance. En moi, en mon instinct, et je l'ai guidé en le chosifiant autant qu'il m'avait chosifiée en me jetant quelques minutes avant.

C'est à ce moment là que c'est arrivé. Je l'ai senti venir. Et j'ai continué à dérouler la pelote. L'orgasme, la jouissance. L'explosion de plaisir. Car si j'avais (évidemment) pris du plaisir avec lui et ceux d'avant, jamais je n'avais joui avec une autre personne que moi-même! 

Pour la première fois de ma vie, un orgasme m'a traversé de part en part, avec ses soubresauts précurseurs et ses échos. Me plongeant dans une béatitude caractéristique pendant de longues minutes. T était perdu. Il m'a demandé si j'allais bien. Je lui ai répondu dans un sourire "oui, je viens de vivre le premier orgasme en faisant du sexe avec un autre que moi-même"

T était surexcité. Il a voulu recommencé de suite. Je l'ai gentiment éconduit.
Le lendemain, rebelote. Pour lui, mon premier orgasme signifiait la non-fin de notre relation. Ce a quoi j'ai répondu 
"Tu as dit que c'était fini. Donc c'est fini"

T m'en a longtemps voulu d'avoir mis fin à la relation (oui, car dans le cerveau d'un homme, c'est moi qui ai arrêté la relation! ;))

Quant à moi, j'avais trouvé le chemin. Du plaisir avec un partenaire. Et je ne l'ai jamais perdu. 

Voili voulou mes Loulou. En espérant que ce texte vous fera du bien et vous inspirera :)

mercredi 27 avril 2016

Sexologie, interlude


Chers lecteurs,

De l'eau a coulé sous les ponts depuis le dernier article, et je m'excuse auprès de tous ceux qui attendent impatiemment un nouveau chapitre.

Je prends mon temps (que c'est bon.. :))
Et je n'écris que lorsque j'en ai envie et du temps. La dernière condition est clef. Peu de temps.

 
Tout d'abord laissez-moi vous remercier.
Pas un jour, ou presque, sans que je ne vive un épisode conséquent à la publication de ces textes.

Vous m'avez offert des trésors. Votre confiance, tout d'abord. En venant partager avec moi des morceaux d'intimité. De votre intimité.

D'aucuns d'entre vous m'ont offert des textes, des manuscrits. Des œuvres dans lesquelles le don, le partage et la générosité rivalisaient d'intensité avec l'intimité offerte, dévoilée, révélée.

D'autres ont débarqué chez moi les bras chargés de victuailles littéraires. Des livres dans lesquels il est question de plaisir, plaisir Feminin, plaisir masculin.

D'autres encore m'ont invité à déjeuner, dîner ou même à faire l'amour. En toute simplicité :)
Mais il était surtout question d'échanger - en toute liberté, confiance et bienveillance - sur le sujet.

Beaucoup de témoignages et de questions sont venus enrichir notre réflexion. Des débuts de réponse, des élements d'explication, aussi. Tout ceci nous a donné des idées...

 

Et puis, c'est arrivé!
Ces échanges ont donné naissance à un joli projet. Que nous avons baptisé "Meet-up sexo"

Des filles et des garçons libérés, à l'écoute et généreux, qui créent un cercle de parole.
Sous l'égide de Miss S, grande prêtresse :)
Aussi discrète que rayonnante. Un rayon de soleil pour éclairer nos débats.
 
Nous nous réunissons une fois par mois. Autour de bonnes bouteilles. Et d'un apéro coloré.
La parole est libre, belle, généreuse. 
Il y est question de sexe, évidemment. Mais aussi (surtout?) d'amour et de vie de couple.


Les expériences des uns entrent en résonance avec les fantasmes des autres.
Les angoisses de certains trouvent leur écho dans les barrières mentales et physiques franchies par d'autres. Les freins (au plaisir, au désir, au lâcher prise, à certaines pratiques) sont questionnés. Avec humour. Avec amour.

Mille et une idées d'articles germent dans ma tête à l'issue de ces rencontres mensuelles. Des réflexions de fond, comme des réflexions marginales.

Ejaculation féminine
Sodomie
Plaisir solitaire et plaisir partagé
Pudeur et plaisir / pudeur et désir
 
 
Je fais de mon mieux pour partager cela prochainement avec vous :)

 

Des bisous à tous

Love sur vous