Bonjour et bienvenue

« Si je ne suis pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Et si pas maintenant, alors quand
? »

(Hillel, Les Maximes des Pères)

Alors voici ce blog. Pour moi. Pour toi, lecteur. Pour ici, et maintenant.


mardi 31 mai 2016

Sexologie, acte 5 : DAO comme Droit A l'Orgasme (féminin)


Chers lecteurs

Si la jouissance n’est pas une condition nécessaire au plaisir (il y a du plaisir en dehors de l’orgasme), et si la sexualité doit se préserver de toute tentation de performance, je refuse de voir dans l’orgasme féminin une performance. Atteindre l’orgasme devrait être simple, naturel. Et lorsque nous en avons envie. Seule ou avec un / une partenaire.

 
Peut-être que je me fourvoie à appliquer ce qui est vrai pour moi à toutes les femmes. Mais…
Lorsque je mate un porno, c’est pour prendre du plaisir. ET jouir
Quand je fais l’amour, c’est pour prendre du plaisir, en donner. ET jouir
(et beaucoup d’autres choses : la complicité, la tendresse, la folie, la douceur, l’intimité partagée, …)

Je veux comprendre pourquoi les filles n’atteignent pas l’orgasme quand elles le veulent, avec qui elles veulent, comme elles veulent.

Au hasard des conversations, des idées ont éclos. Le plus souvent soufflées par Miss S  - notre déesse à toutes et tous (Meet-up POWER)
Alors je partage. Pour nous donner ce pouvoir, à toutes. 


 
Un Droit à l’orgasme. D.A.O. * Empowerment*

 
Et aussi, pour donner ce pouvoir à tous. Oui, à vous, messieurs.
J’aimerais vous donner le pouvoir de faire monter toutes vos partenaires au 7ème ciel.

Quelle que soit votre complicité, votre état d’esprit, quel que soit son passé (à elle), son passif, quelle que soit la durée ou l’ancienneté de votre relation.

 

 #1    Les filles : masturbez-vous (seule) !

Explorez-vous. Prenez le temps de le faire.
Quelle que soit notre aisance avec notre corps et la sexualité : back to basics !

Allongez-vous, nue. Ecartez les jambes. Prenez une glace. Et mettez les doigts : caressez, soulevez, écartez, découvrez -vous !

Mettez les deux doigts, décapuchonnez votre clitoris si nécessaire. Rendez service à votre poignet : prenez un vibromasseur.
Jouez avec.

Une fois que vous êtes confortable avec une position donnée, faites-vous jouir dans toutes les positions possibles :
Allongée sur le ventre, sur le dos.
Debout. Assise.


Faites-vous jouir dès que vous en avez envie.
Faites-vous jouir partout.

C’est une vraie recharge énergétique. ET très apaisante en même temps. Où que vous soyez (au bureau, au resto, chez des amis), dès que vous êtes en confiance avec votre plaisir, rien de tel que de s’enfermer quelques minutes aux toilettes. Debout, adossée à la porte des toilettes, caressez-vous, faites-vous jouir.

Vous verrez, vous reviendrez à votre bureau les joues un peu rouge, mais très sereine.

Pour les plus intrépides : continuez à jouer :)

Les variantes sont infinies :
-          Se faire jouir sans se toucher. Ne serait-ce que par visualisation
-          Se faire jouir en rajoutant une pénétration vaginale (un vibromasseur ou un gode sont parfaits !)
-          Se faire jouir en rajoutant une pénétration anale (utilisez un plug !)

 Bref, explorez votre corps. Déclinez l’orgasme.

Non seulement vous prendrez votre pied, mais vous verrez également se développer votre cardio, votre sangle abdominale, votre périnée. Et vos endorphines.

Et si vous êtes à cours d’inspiration, lisez l’excellent Liberating Masturbation de Betty Dodson

 
 
#2    Si possible, arrêtez la « chimie »

Attention, je ne vous conseille pas d’arrêter la contraception, il y a d’autres moyens en dehors de la pilule (implant, stérilet – cela fonctionne même pour les nullipares, anneau vaginal)

Mais je pense sincèrement, au vu des témoignages recueillis autour de moi, qu’absorber de la chimie au niveau général n’est pas terrible pour la libido.

 

#3    Masturbez-vous devant votre partenaire

Cette étape est fondamentale. Ne faites pas l’impasse dessus. Chérissez là.
Car c’est peut-être la plus importante de toutes les étapes
Celle qui fait le lien entre votre capacité à prendre du plaisir seule, et votre habilité à en prendre avec n’importe quel partenaire.

 
Concrètement, faites la même chose que ce qui est décrit dans le  point 1. Avec lui. En sa présence.
Sous son regard. En le regardant, si vous y parvenez.
La complicité que vous allez créer avec cet eye contact est centrale.

Vous n’allez pas être déçue : en toute logique (fonctionne dans 95% des cas), votre partenaire sera très excité et aura envie de se « joindre à la fête »
De joindre ses doigts aux vôtres.
De joindre son corps au vôtre.

 
N’hésitez pas à prévoir de quoi jouer ensemble. Des sex toys (godes, plugs, vibros, etc.) seront très appréciés !

 
#4   Faites-vous jouir en utilisant le corps de votre partenaire

Une fois que c’est parti, n’hésitez pas à suggérer, avec des mots ou des gestes.
Demandez-lui de s’approcher.

S’il a le sexe en érection, demandez-lui de s’allonger sur vous et écartez vos jambes
Et frottez son sexe contre votre clitoris (comme vous utilisez avant vos doigts ou votre vibro)

En un mot : masturbez-vous avec son corps. Avec son sexe.
Avec ses doigts, aussi. J’adore faire cela.

Je prends la main de mon partenaire, et je la pose sur mon sexe, au niveau du clitoris.
Puis je pose ma main au-dessus de la sienne. Et j’initie les mouvements. Je les imprime à sa main, qui touche mon sexe.

Cela me permet de donner le rythme, la force, le type de frottement (effleurement ou caresse appuyée) dont j’ai envie.

Et s’il est adepte des cunis, alors demandez-lui de vous lécher, de vous mordre, de vous titiller. En le guidant de vos doigts. Ou de vos mots.

 
#5   Matez du porno ensemble

Si vous êtes fan, dites-lui. Il n’y a aucune honte à mater du porno !!!

Dites-lui quelles scènes / quels tags vous excitent. Ce qui ne vous fait pas tripper.
Laissez-vous allez à vous caresser, à le caresser. Prenez sa main pour vous caresser.

Ne vous censurez pas.

Abandonnez-vous. Allez jusqu’au bout.
 
Avec ses doigts (vous verrez, il décrochera complètement du film, 1000 fois plus excité en vous voyant jouir qu’en matant les X performers !)

Assumez vos fantasmes. Tous les goûts sont dans la nature et tous les goûts sont permis

Rappelez-vous qu’il n’y a rien de dégradant tant que c’est fait dans le respect de chacun, et la bienveillance.

 
#6    Les filles, ne simulez pas

Aucun intérêt.

 

#7   Messieurs, n’attendez pas que votre partenaire vous le demande pour la faire jouir !

Ce n’est pas parce qu’elle ne vous réclame pas de la faire jouir qu’elle n’en a pas envie.
C’est à vous de prendre le lead, en premier lieu !
Elle vous fait jouir ? Fine. Good for you. Alors, donnez-lui la pareil :)

Demandez-lui ce qu’elle aime. Ce qu’elle aime qu’on lui fasse. Ce qu’elle voudrait faire avec vous !

Demandez-lui de guider votre main, votre langue, votre sexe (contre son clito, mais ailleurs aussi, elle a sans doute d’autres zones érogènes)

Demandez-lui si elle aime plus ou moins brutal, des mots plus ou moins coquins, des coups de reins plus ou moins rapides, forts, profonds.

Ecoutez la, simplement.


 

#8    Changeons nos référentiels culturels

Ils ont un rôle indéniable dans le fait que beaucoup considèrent qu’un rapport se résume à une jouissance masculine. Et basta pour la jouissance féminine.

Un exemple ?
Le « quickie ». Autrement dit un rapport sexuel rapide, entre deux portes, deux eaux, deux feux.

Souvent représenté à l'écran. Mais dans combien de films voit on l'homme se mettre à caresser ou lécher intensément sa partenaire après avoir joui, car elle n’a pas atteint l’orgasme durant les 90 secondes qu'a duré le rapport ?

Dans combien de séries le rapport n’est pas fini tant que la partenaire n’a pas joui ?

Si j’étais réalisatrice de films (porno ou mainstream), je mettrai en scène la jouissance féminine. Cette laissée pour compte de la sexualité occidentale.

 

#9    Parlons d’orgasme

Je pense qu’il faut dé-tabouïser l’orgasme, la jouissance féminine. Il y a comme une honte à l’évoquer.

Parler de masturbation féminine est un bon exercice. Je vois certains interlocuteurs piquer un fard.

Evidemment, la société nous réduit quelque part à un rôle d’utérus (recevoir la semence, faire pousser les petits d’homme), voire d’orifices (pour être le réceptacle de la semence, où que cette semence se plaît à sortir).

Remettre le cliotoris, dont l’unique fonction est (faut-il le rappeler !) de procurer du plaisir au cœur du débat est une juste réponse au déni dont il fait l’objet depuis trop longtemps

 

#10   Parlons vraiment d’orgasme

Racontons à nos partenaires comment nous vivons l’orgasme
Ce que nous ressentons, ce que nous vivons, ce que nous visualisons

Apprenons-leur à reconnaître les signes avant-coureur : le clitoris qui commence à se durcir, la lubrification qui se fait plus intense, le souffle qui devient court

Apprenons-leur à faire durer l’orgasme : en poursuivant les caresses (digitales, buccales, sexuelles) durant l’orgasme, on peut le faire durer.

A condition de respecter un certain rythme, une certaine force, que votre partenaire vous indiquera

 Apprenons-leur à reproduire l’orgasme plusieurs fois de suite : de nombreuses filles (j’en fais partie) connaissent des échos (plusieurs orgasmes d’affilée)

Eveillons-les au souffle de feu, qui permet de reprendre – grâce à une respiration abdominale intense – une pente qui mène droit à l’orgasme. Again and again

 

 

Voilà, il y a de quoi faire. Pour tout le monde ! :)

Vive le DAO !!!


 

 

 

mercredi 4 mai 2016

Sexologie, acte 4 : "Il etait une fois..."

J'avais 21 ans quand T est entré dans ma vie. Il n'en ai jamais complètement sorti. Une forme de tendresse me lie aux personnes qui ont compté dans ma vie. A moins que cela ne révèle une incapacité à laisser partir les proches, à me détacher. 

J'avais 21 ans et le contexte était particulier : je remarchais sans béquilles ni fauteuil roulant depuis peu. Rescapée d'un grave accident, je m'en étais tirée vivante, mais en morceaux. 8 mois après l'accident, si j'avais le corps encore rempli de métal, je pouvais néanmoins me mouvoir sans artifices. Ce qui constituait un progrès remarquable. 

Famille, amis et professeurs me couvaient d'attention. Et, centrée sur mes études, la rééducation, mes élèves, je n'ai pas vu passer ces 8 mois. Consciente d'être une survivante, je trouvais tout beau, merveilleux. Chaque jour était un cadeau, un bonus que la Vie m'offrait. 

Mais un manque est apparu. Depuis 9 mois, aucun homme, aucune femme ne m'avait prise dans ses bras. Ce n'était pas tant le sexe qui me manquait que la complicité intime que je pouvais vivre avec mes partenaires. Alors je me suis inscrite sur un forum. Très rapidement, j'ai échangé avec T, avec qui j'avais des connaissances communes. Et peu de temps après nos premières discussions, il m'a convié à le rejoindre chez lui, pour finir la discussion autour d'une bonne bouteille.

Ce fut une vraie rencontre. Si les motivations qui m'avaient conduites sur le forum étaient explicites, lorsque nous nous sommes retrouvés ensemble avec T, j'ai surtout vécu un moment de connivence. Une belle rencontre. Et quand nous nous sommes allongés côte à côte, j'ai presque été surprise qu'il me prenne dans ses bras. Cette scène nous fait encore sourire aujourd'hui. Devant ma mine surprise, il s'est excusé et m'a dit "tu fais comme tu le sens".

Heureusement que j'ai "senti" qu'il était bon de lâcher prise et de sortir de ma zone de confort. Jamais, alors, je n'avais rencontré une personne via Internet (c'était les balbutiements de ce mode de rencontre, Meetic et Tinder n'existaient pas!)
Et soudain, je me suis retrouvée avec un vrai compagnon de jeux. Un sacré joueur : une personne dont l'appétit sexuel était supérieur au mien. Une première! Je devais le supplier d'arrêter de me pénétrer, de me toucher, pour pouvoir dormir quelques minutes. C'était fou. 

Nous n'étions pas "ensemble" a proprement parler. Nous nous retrouvions pour des séances de jeux nocturnes, parfois diurnes. Et c'était délicieux. Je commençais à m'attacher bien plus que je ne voulais bien le reconnaître. 

Notre relation a duré environ 3 mois. Et la fin de cette relation a été capitale pour la suite de ma vie. Une nuit, T me dit "je ne te sens pas à l'aise". Ce n'étais pas faux, ni totalement vrai. J'étais bien avec lui. Mais je suis une idéaliste, une rêveuse. Et j'aurais souhaité une complicité qui dépasse le cadre de son matelas, de son studio. Et clairement, ce n'était pas le chemin pris par notre relation. Quelque chose etait incomplet. Et la passionnée en moi, celle qui rêve d'absolu, etait frustrée. Alors il m'a dit "je te propose qu'on s'arrête là"

J'ai eu mal, quand il a dit ces mots. Il était déjà très tard. Trop tard pour reprendre la voiture et partir. Nous nous sommes allongés côté à côte. Comme le premier soir. Et lorsqu'il m'a prise dans ses bras, j'ai eu un moment de recul.

What the fuck?!
(C'est le cas de le dire)

Non seulement T me plaquait comme une malpropre, mais en plus, il voulait "profiter" de moi jusqu'au bout!
Qu'est-ce qui s'est libéré en moi à ce moment là? Que me suis-je dit? 

"C'est la dernière fois que tu le vois!" 
Tu n'en as plus rien à faire de ce mec.
Je me suis sentie totalement libre. D'être comme si plus aucun regard ne pesait sur moi. Son regard n'avait plus d'importance. Je me suis sans doute conduite avec une décomplexion à laquelle je ne l'avais pas habitué. J'ai osé dire "plus comme si", "un peu comme ca". Il avait perdu l'ascendant qu'il avait sur moi. J'avais confiance. En moi, en mon instinct, et je l'ai guidé en le chosifiant autant qu'il m'avait chosifiée en me jetant quelques minutes avant.

C'est à ce moment là que c'est arrivé. Je l'ai senti venir. Et j'ai continué à dérouler la pelote. L'orgasme, la jouissance. L'explosion de plaisir. Car si j'avais (évidemment) pris du plaisir avec lui et ceux d'avant, jamais je n'avais joui avec une autre personne que moi-même! 

Pour la première fois de ma vie, un orgasme m'a traversé de part en part, avec ses soubresauts précurseurs et ses échos. Me plongeant dans une béatitude caractéristique pendant de longues minutes. T était perdu. Il m'a demandé si j'allais bien. Je lui ai répondu dans un sourire "oui, je viens de vivre le premier orgasme en faisant du sexe avec un autre que moi-même"

T était surexcité. Il a voulu recommencé de suite. Je l'ai gentiment éconduit.
Le lendemain, rebelote. Pour lui, mon premier orgasme signifiait la non-fin de notre relation. Ce a quoi j'ai répondu 
"Tu as dit que c'était fini. Donc c'est fini"

T m'en a longtemps voulu d'avoir mis fin à la relation (oui, car dans le cerveau d'un homme, c'est moi qui ai arrêté la relation! ;))

Quant à moi, j'avais trouvé le chemin. Du plaisir avec un partenaire. Et je ne l'ai jamais perdu. 

Voili voulou mes Loulou. En espérant que ce texte vous fera du bien et vous inspirera :)

mercredi 27 avril 2016

Sexologie, interlude


Chers lecteurs,

De l'eau a coulé sous les ponts depuis le dernier article, et je m'excuse auprès de tous ceux qui attendent impatiemment un nouveau chapitre.

Je prends mon temps (que c'est bon.. :))
Et je n'écris que lorsque j'en ai envie et du temps. La dernière condition est clef. Peu de temps.

 
Tout d'abord laissez-moi vous remercier.
Pas un jour, ou presque, sans que je ne vive un épisode conséquent à la publication de ces textes.

Vous m'avez offert des trésors. Votre confiance, tout d'abord. En venant partager avec moi des morceaux d'intimité. De votre intimité.

D'aucuns d'entre vous m'ont offert des textes, des manuscrits. Des œuvres dans lesquelles le don, le partage et la générosité rivalisaient d'intensité avec l'intimité offerte, dévoilée, révélée.

D'autres ont débarqué chez moi les bras chargés de victuailles littéraires. Des livres dans lesquels il est question de plaisir, plaisir Feminin, plaisir masculin.

D'autres encore m'ont invité à déjeuner, dîner ou même à faire l'amour. En toute simplicité :)
Mais il était surtout question d'échanger - en toute liberté, confiance et bienveillance - sur le sujet.

Beaucoup de témoignages et de questions sont venus enrichir notre réflexion. Des débuts de réponse, des élements d'explication, aussi. Tout ceci nous a donné des idées...

 

Et puis, c'est arrivé!
Ces échanges ont donné naissance à un joli projet. Que nous avons baptisé "Meet-up sexo"

Des filles et des garçons libérés, à l'écoute et généreux, qui créent un cercle de parole.
Sous l'égide de Miss S, grande prêtresse :)
Aussi discrète que rayonnante. Un rayon de soleil pour éclairer nos débats.
 
Nous nous réunissons une fois par mois. Autour de bonnes bouteilles. Et d'un apéro coloré.
La parole est libre, belle, généreuse. 
Il y est question de sexe, évidemment. Mais aussi (surtout?) d'amour et de vie de couple.


Les expériences des uns entrent en résonance avec les fantasmes des autres.
Les angoisses de certains trouvent leur écho dans les barrières mentales et physiques franchies par d'autres. Les freins (au plaisir, au désir, au lâcher prise, à certaines pratiques) sont questionnés. Avec humour. Avec amour.

Mille et une idées d'articles germent dans ma tête à l'issue de ces rencontres mensuelles. Des réflexions de fond, comme des réflexions marginales.

Ejaculation féminine
Sodomie
Plaisir solitaire et plaisir partagé
Pudeur et plaisir / pudeur et désir
 
 
Je fais de mon mieux pour partager cela prochainement avec vous :)

 

Des bisous à tous

Love sur vous

jeudi 7 janvier 2016

Sexologie, Acte III : Réflexions sur le plaisir féminin

(descends direct sous l'intro si tu veux du cul :))


Intro

D'aucuns me disent que j'aborde des sujets très différents, qui vont de la sexologie à la sociologie (des religions, entre autres).
Pourtant j'ai l'impression d'une grande cohérence que je vais essayer de résumer.
 

Dans les grandes religions monothéistes, les rôles de l'homme et de la femme au sein de la Communauté ont été bordés.
Par des textes d'inspiration divine (pour les croyants), mais écrits par des hommes, pour des hommes et des femmes. L'objet de ces textes diffère : témoignages de la vie d'un homme (Evangiles, Coran), histoire du Peuple Juif depuis la Création du Monde (Torah), définir une ligne de conduite (Torah, Coran), un projet messianique...

Mais ces textes ont surtout été utilisés comme socles pour ériger des civilisations.
La femme, son corps, son désir et son plaisir, n'ont pas ou peu de place dans ces textes. Ils dérangent.

 
Manifestement, seuls les hommes sont dotés d'une puissance sexuelle, d'un hyperphallisme leur permettant de prendre la tête d'une Armée pour conquérir des territoires, d'être Roi / Calife ...

Quelque part, c'est parce que l'homme à la faculté de penser sous la ceinture qu'on lui donne de quoi donner libre cours à son besoin de puissance.

Et - c'est là toute l'hypocrisie des interprétations majoritaires de ces textes - c'est également parce que l'homme pense sous la ceinture qu'il doit s’attacher à s'élever spirituellement (la femme n’en a pas besoin !), qu'il doit étudier. Et qu’il peut donc devenir Prêtre / Apôtre / Pape, Juge (Deborah est une exception)…

Oser dire que la femme pense également sous la ceinture, avec son clitoris, serait très emmerdant (oh trop bête, elle ne pourrait plus être esclave de l’homme, de son désir, de son envie de donner une descendance, de ses enfants, du foyer, de la Communauté…)

 
Je pense que la plupart des femmes traversent une phase dans leur vie où leur désir de puissance, leur besoin de jouir est en berne : quand elles construisent leur foyer. Mais avant cela, et après cela - voire de façon continue pour les femmes ne désirant pas avoir d'enfants (ou jamais pour les femmes n'ayant jamais fini d'assouvir leur instinct maternel), nous avons, nous les femmes, du désir, envie de jouir et de donner corps à des projets qui vont bien au-delà de notre foyer ou de notre communauté.

 

Toutes mes excuses pour cette introduction longue comme un jour sans jouir, passant à la pratique.
Voici le plaisir féminin en quelques points :)

  

#1 Le plaisir féminin se cache bien…

  mais une fois découvert, il est addictif !

Contrairement aux garçons, dont le sexe est finalement très accessible (mon fils joue avec ta teub dans le bain depuis qu’il est né, ou presque…), les filles découvrent souvent leur clitoris de manière fortuite. Et encore, on découvre plus généralement un effet (le plaisir) dû au clitoris avant même de connaître l’existence de cet organe (totalement dédié au plaisir, rappelons-le).

Pour illustrer ce propos, j’ai deux exemples.

Le premier remonte à il y a 2 ans. Une amie est venue boire le thé chez moi avec sa fille de 12 mois. La fillette était à califourchon sur les genoux de sa maman, en train de gazouiller. Petit à petit, les gazouillis se sont transformés en petits gémissements de plaisir : la fillette frottait son périnée sur les genoux maternels, en faisant de légers mouvements de va-et-vient du bassin. La scène a bien duré quelques minutes, durant lesquelles mon amie oscillait entre fou rire et gêne la plus totale.

Elle m’a demandé « elles ne t’ont pas fait ça, tes filles ? » Je dois reconnaître que non.

Mon amie (médecin), a dit dans un sourire : « la mienne se masturbe ainsi à la première occasion. Dès qu’on arrive dans un lieu où il n’y a pas ses jouets, elle demande à être prise sur les genoux et elle se donne du plaisir ». Aussi simple que bonjour, quoi.

 
Le second exemple, c’est mon enfance.

Mes premiers souvenirs remontent à quand j’avais deux ans et demi. Et aussi loin que je me souvienne, quand j’allais me coucher, je me demandais (à moi-même) quelle technique j’allais utiliser pour m’endormir ce soir-là : le pouce ou l’orgasme. J’imagine que – comme la fillette de mon amie – j’avais dû découvrir qu’en frottant mon périnée ou en exerçant une pression dessus, cela donne du plaisir. Et qu’en se débrouillant bien, on arrive à l’orgasme. Qui permet de plonger sereinement dans un sommeil récupérateur.

Voilà. Je me suis toujours masturbée. Tous les jours de ma « sainte » vie. Sans savoir que ce que je frottais / ce sur quoi j’exerçais une pression s’appelait CLITORIS

(enfin, j’ai fini par l’apprendre, hein ! mais cela n’a rien changé à la pratique :))

Comment font celles qui ne découvrent pas cela par hasard ?
Attendent-elles qu’on leur explique que cet organe existe pour se le toucher ?
Je suis très curieuse de vous lire, les filles, si vous voulez laisser anonymement votre témoignage…

 
Y en a-t-elles qui ne découvrent jamais le plaisir solitaire ?
Qui découvrent le plaisir uniquement via un(e) partenaire ?


#2 Clitoridienne ou vaginale : débat stérile?

Mon amie Châtaigne m’a demandé de vous mettre en commentaire de l’article dédié au cuni le lien vers un film d’Arte "Clitoris, ce cher inconnu". Film dans lequel on démonte complètement la dichotomie habituellement faite entre « clitoridienne ou vaginale ».

Quelque part, tout le plaisir ressenti – qu’il soit dû à une stimulation à prédominante vaginale ou clitoridienne – est le fait du clitoris.

Il n’empêche que – et je ne parle que pour moi – je vis les orgasmes de manière assez distincte selon que la stimulation est centrée sur le clito ou le vagin.

Si vous êtes très gentils, je vous décris dans un prochain article les effets des deux types d’orgasmes. Deux vagues de plaisir très différentes…

 

#3 Le « souffle de feu », ou la capacité à jouir sans fin

Suite à la publication de mes deux précédents articles, j’ai eu la grande chance d’avoir de nombreux retours de votre part. Et, parfois, des trésors.

Ainsi, miss S m’a dit – au sujet du #12 de l’article dédié au cuni
« Tu ne connais pas le souffle de feu ? »

Non, je ne connais pas. Et miss S m’a montré.
Cela ressemble à la respiration du « petit chien » que l’on apprenait aux femmes dans les années 80’es pour accoucher.

Après le premier orgasme, quand les effets commencent à se dissiper, il faut mettre en route une respiration abdominale rapide, en expirant par la bouche.
Au bout de une à deux minutes, l’effet est là : un autre orgasme arrive de nouveau.

Merci Miss S !

Personnellement, j’utilisais jusqu’à présent la stimulation clitoridienne ou vaginale pour multiplier les orgasmes. Rajouter une dimension basée sur le Souffle ne fait que confirmer ce que j’avais déjà en tête : le plaisir féminin, c’est dément !

 
#4 Les filles matent du porno

Et pas seulement par curiosité, mais aussi dans un but masturbatoire. Comme les hommes.
Le rapport des filles au porno est un bon reflet du rapport des filles au sexe plus globalement, dans nos sociétés : pas assumé.

Quelque part, il y a l’idée que le porno, c’est sale. C’est fait pour les cochons.
Qu’aimer le sexe, c’est qu’on est une chaudasse. Pour ne pas dire une pétasse.
Qu’aimer se faire sauter (ou baiser) d’une manière un peu animale, c’est être en mode chienne.

J’ose croire, j’espère que les choses sont différentes pour la Génération Y, plus décomplexée que leurs aînés sur le sujet
 

#5 Les filles détestent qu'on pense à leur place

Et qu’on décide, par exemple, de ce qui leur fait plaisir ou pas.
Combien de fois ai-je entendu « je ne t’ai pas léchée / sodomisée / … car je croyais que tu n’aimais pas ça ! »

Alors comme te dire ?
Peut-être que j’aime ça, mais je n’aime pas la manière avec laquelle tu le fais ?
Peut-être que la meilleure solution est sans doute qu’on essaie de nouveau, et que je te guide pour que toi et moi nous y trouvions du plaisir ?

 
#6 Les filles (qui assument leur désir) aiment les hommes entreprenants

L'audace excite. Point
Longtemps j’ai trouvé que les mecs qui me regardaient droit dans les yeux, sans équivoque, étaient des cochons.
Aujourd’hui, je les appelle des coquins. Et ces mecs m’amusent. Et j’ai envie de jouer avec eux. Et j’assume.
Il y a quelque chose d’essentiel que ces hommes ont et que les autres n’ont pas : la capacité à verbaliser.

 
Ce sont ces mêmes mecs qui regardent les femmes de manière appuyée qui vont savoir leur dire à quel point elles sont belles.
Qu’ils ont envie d’elles. Que leur corps est magnifique, que leurs fesses sont à bouffer.
C’est aussi ces mêmes mecs qui oseront, dans les moments intimes, des positions, des gestes, des paroles.
Sans craindre de voir leur main écartée, ou leur bouche muselée.

Car ils sont là pour jouer, ils ne mettent pas d’égo dans leurs regards, ni leurs gestes.
Ils ont la confiance qu’il faut pour donner à leur partenaire confiance en elle.
En un mot, ils ont tout compris.

 
#7 Vous pouvez presque tout obtenir d’une fille

Si vous savez y faire. Comme dans beaucoup de choses, dans la vie, il y a l’art et la manière.

Un homme qui verbalise, qui ose. Qui y va en douceur, en sachant demander à sa partenaire de le guider si nécessaire, parviendra à tout.

Et – attention, je vous dévoile un grand secret – pour les filles qui m’entourent. Et qui sont pour la plupart des filles brillantes, ultra dynamiques, avec une énergie vitale, une capacité à entreprendre hors du commun… Il n’y a rien que l’on aime plus qu’avoir la sensation de perdre le contrôle

Une forme de lâcher prise que l’on ressent dans les bras des hommes (ou des femmes), qui osent tout et nous emmènent là où nous ne penserions jamais aller.

 
Voilou pour aujourd’hui !
Je vous souhaite une belle journée :)