Bonjour et bienvenue

« Si je ne suis pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Et si pas maintenant, alors quand
? »

(Hillel, Les Maximes des Pères)

Alors voici ce blog. Pour moi. Pour toi, lecteur. Pour ici, et maintenant.


mercredi 18 février 2015

Heureux comme un juif en France

Je conçois que ce titre puisse paraître provocateur. En même temps, rien de tel qu'un peu d'ambition , un peu d'exigence, pour faire avancer les choses.

Savez-vous vers quel projet sociétal vous souhaitez emmener la France?
Certains n'ont pas attendu la fin des marches républicaines du dimanche 11 janvier pour exprimer que s'il était important de défiler, il était encore plus pertinent de se mettre au travail - le plus tôt sera le mieux.

Soit, mettons-nous au travail.

1. Par où commencer?

Il y a 5 semaines, les français ont compris - un peu tard et dans la douleur - que le pacte républicain voulu par nos aînés n'était que l'ombre de lui-même.
Le mouvement de solidarité qui s'en est suivi ne peut en aucun cas être interprété comme un "Mais si, vous voyez, la République est dans la rue"
Non, croyez-moi, la République est dans la constitution, dans nos livres d'histoire-géo et d'éducation civique, dans notre système judiciaire. Point.
Si nos dirigeants ont été exemplaires ces dernières semaines, si la présence de toutes les familles politiques (ou presque) à cette marche illustre une chose, c'est qu'il est grand temps d'aborder des thèmes de fond, qui dépassent les clivages et qui sont substantiels à tout avenir politique, économique, sociétal de notre pays.
Pensons républicain, pensons aux termes du contrat qui fonde le vivre ensemble.

2. Comment?
Mettons autour de la table tout le monde. Y compris le Front national (non pas que cela soit ma tasse de thé, mais on ne peut ignorer que près d'un français sur quatre se reconnaît dans les "valeurs" de ce parti)
L'objectif de ces "Assises Républicaines" qu'il serait temps que le Président de la République convoque est de dépasser la pluralité des opinions - pluralité nécessaire au bon fonctionnement de notre démocratie - pour tendre vers un socle commun.
Donnons donc à chaque famille politique la possibilité de participer au débat, incarné par une vingtaine de personnalités de premier plan - dont la désignation reste à déterminer, l'objectif étant évidemment une légitimité maximale, une représentativité de la nation optimale.

3. Vers où aller?
C'est sans doute le point le plus délicat, celui sur lequel le fameux consensus est susceptible de voler en éclats rapidement.
Il s'agit de dessiner les contours de ce que serait "l'esprit du 11 janvier"
Car de même que les Américains ont leur 11 septembre, nous autres Français avons malheureusement notre 11 janvier...
De même que les Américains se sont sentis patriotes comme jamais après cette attaque au cœur de ce qu'ils ont construit, les Français se sont (r)éveillés à leur Francité.
Depuis 1998, je n'avais pas vu autant de drapeaux, entendu autant la Marseillaise. Et cela m'a fait du bien. Ces symboles de notre pays me semblaient jusque-là comme confisqués par une frange de la population dont je ne partage pas le projet politique.
Et nous voilà aujourd'hui, à devoir composer avec ces extrêmes, pour poursuivre l'esprit du 11 janvier. Soit. C'est bien le principe de la démocratie... et c'est également l'avenir de notre République qui se trame.

Dessiner le 11 janvier (sans aucun mauvais jeu de mots)
Commençons par définir un cadre et des objectifs
D'aucuns me diront que tout projet sociétal est indissociable d'un projet économique, lequel est loin de faire l'unanimité parmi les présents à ces Assises Républicaines.
Soit. Mais tout le monde est d'accord sur quelques (modestes) objectifs :
- assurer la sécurité des personnes et des biens
- restaurer le respect des maîtres, et de l'autorité en général
- créer les moyens d'une intégration réussie de la jeunesse - si les parents et l’École n'y parviennent pas, réfléchir à d'autres biais (service civique ou militaire ? Internats républicains?)
- faire baisser le chômage / encourager l'entrepreneuriat et l'emploi - en particulier des jeunes
- encourager les initiatives solidaires, qui créent du lien entre les individus, entre les générations.
Entre les français, tout simplement.
Entre tous les Français. Sans clivage.


Je voudrais terminer ce texte en citant mon arrière-arrière-grand-mère, Fanny Marx, née (Lévy) en 1869 dans une famille juive Lorraine (dont nous documentons la présence dans cette région depuis le Moyen-Âge). Dans cette lettre de 1916, elle remercie l'infirmière qui s'est occupée de son fils, Marcel (21 ans), mort à Verdun.

"Enfin, si le sacrifice de sa vie, joint à celles de tous ceux qui furent servis en holocauste sur l’autel sacré de la Patrie, arrivent en temps voulu à sauvegarder notre Chère France du joug barbare, et à lui conserver son rôle glorieux parmi les Nations, alors nous n’oserons pas nous lamenter outre mesure, puisque en sa vie réduite, notre cher Enfant aura du moins pu être un des vaillants artisans du Droit et de la Justice".

Il nous appartient, aujourd'hui, de faire en sorte que les personnes disparues sous la violence des Merah, Kouachi, Coulibaly soient des vaillants artisans du Droit et de la Justice.

Il nous appartient de sauvegarder notre Chère France. Pour qu’un jour je puisse dire à mes enfants :
« Heureux comme un juif en France ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Envie de commenter, mes chéris?