Bonjour et bienvenue

« Si je ne suis pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Et si pas maintenant, alors quand
? »

(Hillel, Les Maximes des Pères)

Alors voici ce blog. Pour moi. Pour toi, lecteur. Pour ici, et maintenant.


vendredi 17 février 2017

Sexe planifié : bonne idée!


(Et un bon secret de Polichinelle)

J'ai bien ri, j'avoue, en lisant l'article de The Indépendant Why scheduling sex is a good idea?
 
J'ai ri. Non pas parce que je trouve cette thèse stupide - bien au contraire.
Mais n'est-on pas ici en train de (re)découvrir le fil à couper le beurre? Ce n'est ni plus ni moins du bon sens.
 
Tous les couples qui vivent des relations à distance, tous les couples séparés qui projettent leurs retrouvailles, tous les amants et amantes engagés dans des relations extra conjugales vous le diront : ils connaissent peu ou prou la prochaine date à laquelle ils vont faire l'amour / baiser / monter au rideau ou plus humblement sur leur partenaire. Et c'est ce qui les fait tenir!
 
Pourquoi en serait-il différent au sein des couples baignant dans la routine?

Prévoir un créneau de sexe et s'y tenir. L'évoquer et partager des fantasmes avant l'heure H permet de nourrir et d'enrichir la complicité, le lien, l'érotisme au sein du couple.
 
Alors : oui, je trouve qu'une journée qui commence par du morning sex inopiné est un signe de bonne santé du couple

NB, cela requiert en vérité un certain alignement de planètes ! A minima que la voisine du dessus ait pensé à débrancher son réveil, que le magasin d'en bas fasse assez de bruit pour nous réveiller avant les enfants, que lesdits enfants n'aient pas été révéillés par une fringale / pipi-caca, que nous ne soyons pas trop fracassés par la journée/ soirée de la veille, qu'aucun d'entre nous ne soit déjà parti au boulot... Et surtout que nous en ayons tous deux envie!) 

Il n'empêche :)
Prévoir du sexe ET en improviser parfois : fromage et dessert. Miam, quoi!

Contraception : et si on revoyait nos fondamentaux ?


Comme disent les anglo-saxons : Back to basics!
Plus j'entends parler de grossesses non désirées chez des jeunes femmes (tranche d'âge 17-23 ans), plus j'ai des boutons.

Attention : qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'écris pas. J'écris que cela me désole.


Car je ne connais pas une fille de mon entourage ayant eu recours à l'IVG pour qui ce moment n'a été une épreuve physique, psychologique, voire les deux. Pas question d'empêcher les femmes d'être maîtresses de leur corps : il faut garantir à celles qui ne souhaitent pas garder un embryon / fœtus la possibilité de choisir.

 

220 000 IVG en France chaque année.

Dont 10% chez les moins de 20 ans.

 

Comment en sommes-nous arrivés là?

Et si nous repensions simplement notre rapport à la contraception de l'adolescente / de la jeune adulte?

 

Je me souviens bien de ma première consultation gynécologique. J'avais 16 ans. D'abord les premières questions du type : A quel âge avez-vous eu vos règles pour la première fois? Êtes-vous réglée régulièrement? Puis d'autres, que j'ai trouvé à l'époque très intrusives : Avez-vous des relations sexuelles? Vous protégez-vous?


S'en est suivie une prescription de pilule contraceptive, motivée en premier lieu pour venir à bout de mon acné juvénile. J'ai pris la pilule (celle-ci, puis d'autres) durant plus de 10 ans. Jusqu'à arrêter la contraception pour fonder un foyer. Notre foyer étant au complet, j'ai un stérilet en place. Il fait le boulot. Du très bon boulot. Aucune douleur à la mise en place/ au retrait.
Et une question: maintenant que des stérilets pour nullipares sont disponibles sur le marché... Qu'attend-on pour poser un stérilet aux jeunes femmes venant en première consultation gynécologique?

 

Imaginez les conséquences !!! Un stérilet, posé entre 16 et 21 ans. A 21 ans, la jeune femme décide si elle veut en remettre un (si elle n'a pas de projet familial dans un temps proche) ou non.

 

Gain d'argent = considérable

Pour la société (je pense aux pilules remboursées) comme pour les jeunes femmes (pilules non remboursées). Certaines avouent clairement que sortir 150€ par an pour leur contraception... Est une pilule difficile à avaler. Nombreuses d'entre elles / des milliers de jeunes couples finissent chaque année par renoncer à cette dépense et la remplacer par des préservatifs (avec les risques de déchirement que l'on connaît) ou - pire encore - le retrait!

 

Un stérilet couté entre 30€ et 70€. Il est efficace 5 ans. Aucun autre moyen contraceptif ne peut se targuer de couter entre 50 cents et 1€ par mois - à la société / personne qui l'utilise.

 

Gain de sérénité : évident.

Quelle jeune femme ne s'est pas retrouvée sur un forum à faire des recherches compulsives suite à un oubli / retard de prise de quelques heures de sa pilule?

On peut aussi évoquer les décalages horaires, les conditions sanitaires en voyage - diarrhée, etc, les interactions avec d'autres prescriptions médicales. Sans oublier le risque - aujourd'hui mieux connu - connu d'accident cardio-vasculaire pour certaines catégories de patientes. Il est temps de proposer une alternative, non?

 

D'autres exemples ? Je ne compte plus les amies (et moi-même) qui se retrouvent à prendre en catastrophe une pilule du lendemain- juste au cas où! (Et je confirme : cela bouleverse le cycle, durablement!) Ou de ces jeunes femmes qui tombent enceinte dans les deux premières semaines de prise de la pilule (car : oui, la prise de la pilule n'empêche pas le cycle de s'échapper les deux premières semaines!)

 

Enfin, j'ai grandi avec l'idée que la pilule contraceptive est à la contraception ce que la démocratie est aux régimes politiques : le pire des systèmes à l'exception d'aucun autre. Il est temps de faire évoluer ceci!!! Aujourd'hui, les progrès de la médecine nous offrent des alternatives dont nous serions les premières à pouvoir/ devoir bénéficier, si le corps médical (médecinS généralistes, service médicaux dans les lycées, médecine du travail, et évidemment gynécologues) s'en donnaient les moyens.

 

Cessez de nous infantiliser! Ce n'est pas parce qu'une femme n'a pas accouché qu'elle ne peut entendre ce qu'est le col de l'utérus ! Toute femme peut comprendre qu'on a la possibilité de placer un instrument de petite taille de l'autre côté de cette frontière, à l'intérieur de l'utérus!

 

Et s'il vous plaît, vous, les dieux du marketing : inventez un autre nom que STÉRILET. Car je crois que c'est l'un des freins majeurs - pour les patientes comme pour les médecins.
Appelez cela : DIU par exemple (dispositif intra utérin) et on y est!

 
Personnellement, je regrette de ne pas avoir eu entre 16 ans et 26 ans de DIU en place.
Il y en aurait eu deux (16-21 ans, puis 21-26 ans). Cela aurait coute 150€ à la société, en 10 ans. Avec les frais de mises en place et de retrait, on aurait peut être atteint 300€. Pour 10 ans de cycles, soit 120 cycles. 2,5€ par cycle. Qui fait mieux?

 

Et vous savez quelle aurait été la cerise sur le gâteau ? (Outre l'économie de consultations ou de tests de grossesse pour un oui, un non, un retard, un oubli ou une chiasse)



Durant toutes ces années de DIU, j'aurais eu un cycle. Un vrai cycle. Non simulé comme sous pilule. De vraies ovulations, des règles "physiologiques", des montées et descentes hormonales qui sont aujourd'hui de grands repères pour moi. Pour connaître mon corps, mon désir, mes humeurs, qui je suis.

Impression que cette pilule - que j'ai tant aimé, qui m'a tant servi, tant accompagné aux 4 coins du monde - m'a aussi un peu caché qui je suis "pour de vrai"

 

Aujourd'hui, avec mon DIU, je sens arriver ma période ovulatoire, mon désir exacerbe, tout comme je sens le pic de désir juste avant que mes règles ne débarquent de nouveau.

Je suis sous contraception, et mon corps est libre, non muselé par des hormones qui lissent ma déconfiture et mon désir.

 

Et pour celles qui se posent la question (à qui le mot stérilet fait peur, par exemple !) j'ai eu un DIU entre mon deuxième et troisième enfant. Et suis tombée enceinte de mon troisième enfant avec autant de facilité qu’après avoir arrêté la pilule. En deux mots : aucun impact du DIU sur ma fécondité!

 

Apres pilule mon amour, place à DIU, mon amour.

Et vous, vous essayez bientôt ?