Bonjour et bienvenue

« Si je ne suis pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je ?
Et si pas maintenant, alors quand
? »

(Hillel, Les Maximes des Pères)

Alors voici ce blog. Pour moi. Pour toi, lecteur. Pour ici, et maintenant.


jeudi 7 janvier 2016

Sexologie, Acte III : Réflexions sur le plaisir féminin

(descends direct sous l'intro si tu veux du cul :))


Intro

D'aucuns me disent que j'aborde des sujets très différents, qui vont de la sexologie à la sociologie (des religions, entre autres).
Pourtant j'ai l'impression d'une grande cohérence que je vais essayer de résumer.
 

Dans les grandes religions monothéistes, les rôles de l'homme et de la femme au sein de la Communauté ont été bordés.
Par des textes d'inspiration divine (pour les croyants), mais écrits par des hommes, pour des hommes et des femmes. L'objet de ces textes diffère : témoignages de la vie d'un homme (Evangiles, Coran), histoire du Peuple Juif depuis la Création du Monde (Torah), définir une ligne de conduite (Torah, Coran), un projet messianique...

Mais ces textes ont surtout été utilisés comme socles pour ériger des civilisations.
La femme, son corps, son désir et son plaisir, n'ont pas ou peu de place dans ces textes. Ils dérangent.

 
Manifestement, seuls les hommes sont dotés d'une puissance sexuelle, d'un hyperphallisme leur permettant de prendre la tête d'une Armée pour conquérir des territoires, d'être Roi / Calife ...

Quelque part, c'est parce que l'homme à la faculté de penser sous la ceinture qu'on lui donne de quoi donner libre cours à son besoin de puissance.

Et - c'est là toute l'hypocrisie des interprétations majoritaires de ces textes - c'est également parce que l'homme pense sous la ceinture qu'il doit s’attacher à s'élever spirituellement (la femme n’en a pas besoin !), qu'il doit étudier. Et qu’il peut donc devenir Prêtre / Apôtre / Pape, Juge (Deborah est une exception)…

Oser dire que la femme pense également sous la ceinture, avec son clitoris, serait très emmerdant (oh trop bête, elle ne pourrait plus être esclave de l’homme, de son désir, de son envie de donner une descendance, de ses enfants, du foyer, de la Communauté…)

 
Je pense que la plupart des femmes traversent une phase dans leur vie où leur désir de puissance, leur besoin de jouir est en berne : quand elles construisent leur foyer. Mais avant cela, et après cela - voire de façon continue pour les femmes ne désirant pas avoir d'enfants (ou jamais pour les femmes n'ayant jamais fini d'assouvir leur instinct maternel), nous avons, nous les femmes, du désir, envie de jouir et de donner corps à des projets qui vont bien au-delà de notre foyer ou de notre communauté.

 

Toutes mes excuses pour cette introduction longue comme un jour sans jouir, passant à la pratique.
Voici le plaisir féminin en quelques points :)

  

#1 Le plaisir féminin se cache bien…

  mais une fois découvert, il est addictif !

Contrairement aux garçons, dont le sexe est finalement très accessible (mon fils joue avec ta teub dans le bain depuis qu’il est né, ou presque…), les filles découvrent souvent leur clitoris de manière fortuite. Et encore, on découvre plus généralement un effet (le plaisir) dû au clitoris avant même de connaître l’existence de cet organe (totalement dédié au plaisir, rappelons-le).

Pour illustrer ce propos, j’ai deux exemples.

Le premier remonte à il y a 2 ans. Une amie est venue boire le thé chez moi avec sa fille de 12 mois. La fillette était à califourchon sur les genoux de sa maman, en train de gazouiller. Petit à petit, les gazouillis se sont transformés en petits gémissements de plaisir : la fillette frottait son périnée sur les genoux maternels, en faisant de légers mouvements de va-et-vient du bassin. La scène a bien duré quelques minutes, durant lesquelles mon amie oscillait entre fou rire et gêne la plus totale.

Elle m’a demandé « elles ne t’ont pas fait ça, tes filles ? » Je dois reconnaître que non.

Mon amie (médecin), a dit dans un sourire : « la mienne se masturbe ainsi à la première occasion. Dès qu’on arrive dans un lieu où il n’y a pas ses jouets, elle demande à être prise sur les genoux et elle se donne du plaisir ». Aussi simple que bonjour, quoi.

 
Le second exemple, c’est mon enfance.

Mes premiers souvenirs remontent à quand j’avais deux ans et demi. Et aussi loin que je me souvienne, quand j’allais me coucher, je me demandais (à moi-même) quelle technique j’allais utiliser pour m’endormir ce soir-là : le pouce ou l’orgasme. J’imagine que – comme la fillette de mon amie – j’avais dû découvrir qu’en frottant mon périnée ou en exerçant une pression dessus, cela donne du plaisir. Et qu’en se débrouillant bien, on arrive à l’orgasme. Qui permet de plonger sereinement dans un sommeil récupérateur.

Voilà. Je me suis toujours masturbée. Tous les jours de ma « sainte » vie. Sans savoir que ce que je frottais / ce sur quoi j’exerçais une pression s’appelait CLITORIS

(enfin, j’ai fini par l’apprendre, hein ! mais cela n’a rien changé à la pratique :))

Comment font celles qui ne découvrent pas cela par hasard ?
Attendent-elles qu’on leur explique que cet organe existe pour se le toucher ?
Je suis très curieuse de vous lire, les filles, si vous voulez laisser anonymement votre témoignage…

 
Y en a-t-elles qui ne découvrent jamais le plaisir solitaire ?
Qui découvrent le plaisir uniquement via un(e) partenaire ?


#2 Clitoridienne ou vaginale : débat stérile?

Mon amie Châtaigne m’a demandé de vous mettre en commentaire de l’article dédié au cuni le lien vers un film d’Arte "Clitoris, ce cher inconnu". Film dans lequel on démonte complètement la dichotomie habituellement faite entre « clitoridienne ou vaginale ».

Quelque part, tout le plaisir ressenti – qu’il soit dû à une stimulation à prédominante vaginale ou clitoridienne – est le fait du clitoris.

Il n’empêche que – et je ne parle que pour moi – je vis les orgasmes de manière assez distincte selon que la stimulation est centrée sur le clito ou le vagin.

Si vous êtes très gentils, je vous décris dans un prochain article les effets des deux types d’orgasmes. Deux vagues de plaisir très différentes…

 

#3 Le « souffle de feu », ou la capacité à jouir sans fin

Suite à la publication de mes deux précédents articles, j’ai eu la grande chance d’avoir de nombreux retours de votre part. Et, parfois, des trésors.

Ainsi, miss S m’a dit – au sujet du #12 de l’article dédié au cuni
« Tu ne connais pas le souffle de feu ? »

Non, je ne connais pas. Et miss S m’a montré.
Cela ressemble à la respiration du « petit chien » que l’on apprenait aux femmes dans les années 80’es pour accoucher.

Après le premier orgasme, quand les effets commencent à se dissiper, il faut mettre en route une respiration abdominale rapide, en expirant par la bouche.
Au bout de une à deux minutes, l’effet est là : un autre orgasme arrive de nouveau.

Merci Miss S !

Personnellement, j’utilisais jusqu’à présent la stimulation clitoridienne ou vaginale pour multiplier les orgasmes. Rajouter une dimension basée sur le Souffle ne fait que confirmer ce que j’avais déjà en tête : le plaisir féminin, c’est dément !

 
#4 Les filles matent du porno

Et pas seulement par curiosité, mais aussi dans un but masturbatoire. Comme les hommes.
Le rapport des filles au porno est un bon reflet du rapport des filles au sexe plus globalement, dans nos sociétés : pas assumé.

Quelque part, il y a l’idée que le porno, c’est sale. C’est fait pour les cochons.
Qu’aimer le sexe, c’est qu’on est une chaudasse. Pour ne pas dire une pétasse.
Qu’aimer se faire sauter (ou baiser) d’une manière un peu animale, c’est être en mode chienne.

J’ose croire, j’espère que les choses sont différentes pour la Génération Y, plus décomplexée que leurs aînés sur le sujet
 

#5 Les filles détestent qu'on pense à leur place

Et qu’on décide, par exemple, de ce qui leur fait plaisir ou pas.
Combien de fois ai-je entendu « je ne t’ai pas léchée / sodomisée / … car je croyais que tu n’aimais pas ça ! »

Alors comme te dire ?
Peut-être que j’aime ça, mais je n’aime pas la manière avec laquelle tu le fais ?
Peut-être que la meilleure solution est sans doute qu’on essaie de nouveau, et que je te guide pour que toi et moi nous y trouvions du plaisir ?

 
#6 Les filles (qui assument leur désir) aiment les hommes entreprenants

L'audace excite. Point
Longtemps j’ai trouvé que les mecs qui me regardaient droit dans les yeux, sans équivoque, étaient des cochons.
Aujourd’hui, je les appelle des coquins. Et ces mecs m’amusent. Et j’ai envie de jouer avec eux. Et j’assume.
Il y a quelque chose d’essentiel que ces hommes ont et que les autres n’ont pas : la capacité à verbaliser.

 
Ce sont ces mêmes mecs qui regardent les femmes de manière appuyée qui vont savoir leur dire à quel point elles sont belles.
Qu’ils ont envie d’elles. Que leur corps est magnifique, que leurs fesses sont à bouffer.
C’est aussi ces mêmes mecs qui oseront, dans les moments intimes, des positions, des gestes, des paroles.
Sans craindre de voir leur main écartée, ou leur bouche muselée.

Car ils sont là pour jouer, ils ne mettent pas d’égo dans leurs regards, ni leurs gestes.
Ils ont la confiance qu’il faut pour donner à leur partenaire confiance en elle.
En un mot, ils ont tout compris.

 
#7 Vous pouvez presque tout obtenir d’une fille

Si vous savez y faire. Comme dans beaucoup de choses, dans la vie, il y a l’art et la manière.

Un homme qui verbalise, qui ose. Qui y va en douceur, en sachant demander à sa partenaire de le guider si nécessaire, parviendra à tout.

Et – attention, je vous dévoile un grand secret – pour les filles qui m’entourent. Et qui sont pour la plupart des filles brillantes, ultra dynamiques, avec une énergie vitale, une capacité à entreprendre hors du commun… Il n’y a rien que l’on aime plus qu’avoir la sensation de perdre le contrôle

Une forme de lâcher prise que l’on ressent dans les bras des hommes (ou des femmes), qui osent tout et nous emmènent là où nous ne penserions jamais aller.

 
Voilou pour aujourd’hui !
Je vous souhaite une belle journée :)