Intro
D'aucuns me disent que j'aborde des sujets très
différents, qui vont de la sexologie à la sociologie (des religions, entre
autres).
Pourtant j'ai l'impression d'une grande cohérence que je
vais essayer de résumer.
Dans les grandes religions monothéistes, les rôles de
l'homme et de la femme au sein de la Communauté ont été bordés.
Par des textes d'inspiration divine (pour les croyants),
mais écrits par des hommes, pour des hommes et des femmes. L'objet de ces
textes diffère : témoignages de la vie d'un homme (Evangiles, Coran), histoire
du Peuple Juif depuis la Création du Monde (Torah), définir une ligne de
conduite (Torah, Coran), un projet messianique...
Mais ces textes ont surtout été utilisés comme socles
pour ériger des civilisations.
La femme, son corps, son désir et son plaisir, n'ont pas
ou peu de place dans ces textes. Ils dérangent.
Quelque part, c'est parce que l'homme à la faculté de
penser sous la ceinture qu'on lui donne de quoi donner libre cours à son besoin
de puissance.
Et - c'est là toute l'hypocrisie des interprétations
majoritaires de ces textes - c'est également parce que l'homme pense sous la
ceinture qu'il doit s’attacher à s'élever spirituellement (la femme n’en a pas
besoin !), qu'il doit étudier. Et qu’il peut donc devenir Prêtre / Apôtre
/ Pape, Juge (Deborah est une exception)…
Oser dire que la femme pense également sous la ceinture,
avec son clitoris, serait très emmerdant (oh trop bête, elle ne pourrait plus
être esclave de l’homme, de son désir, de son envie de donner une descendance, de
ses enfants, du foyer, de la Communauté…)
Toutes mes excuses pour cette introduction longue comme
un jour sans jouir, passant à la pratique.
Voici le plaisir féminin en quelques points :)
#1 Le plaisir
féminin se cache bien…
Contrairement aux garçons, dont le sexe est finalement
très accessible (mon fils joue avec ta teub dans le bain depuis qu’il est né,
ou presque…), les filles découvrent souvent leur clitoris de manière fortuite.
Et encore, on découvre plus généralement un effet (le plaisir) dû au clitoris avant
même de connaître l’existence de cet organe (totalement dédié au plaisir,
rappelons-le).
Pour illustrer ce propos, j’ai deux exemples.
Le premier remonte à il y a 2 ans. Une amie est venue
boire le thé chez moi avec sa fille de 12 mois. La fillette était à
califourchon sur les genoux de sa maman, en train de gazouiller. Petit à petit,
les gazouillis se sont transformés en petits gémissements de plaisir : la
fillette frottait son périnée sur les genoux maternels, en faisant de légers
mouvements de va-et-vient du bassin. La scène a bien duré quelques minutes,
durant lesquelles mon amie oscillait entre fou rire et gêne la plus totale.
Elle m’a demandé « elles ne t’ont pas fait ça, tes
filles ? » Je dois reconnaître que non.
Mon amie (médecin), a dit dans un sourire : « la
mienne se masturbe ainsi à la première occasion. Dès qu’on arrive dans un lieu
où il n’y a pas ses jouets, elle demande à être prise sur les genoux et elle se
donne du plaisir ». Aussi simple que bonjour, quoi.
Mes premiers souvenirs remontent à quand j’avais deux ans
et demi. Et aussi loin que je me souvienne, quand j’allais me coucher, je me
demandais (à moi-même) quelle technique j’allais utiliser pour m’endormir ce
soir-là : le pouce ou l’orgasme. J’imagine que – comme la fillette de mon
amie – j’avais dû découvrir qu’en frottant mon périnée ou en exerçant une
pression dessus, cela donne du plaisir. Et qu’en se débrouillant bien, on
arrive à l’orgasme. Qui permet de plonger sereinement dans un sommeil
récupérateur.
Voilà. Je me suis toujours masturbée. Tous les jours de
ma « sainte » vie. Sans savoir que ce que je frottais / ce sur quoi j’exerçais
une pression s’appelait CLITORIS
(enfin, j’ai fini par l’apprendre, hein ! mais cela
n’a rien changé à la pratique :))
Comment font celles qui ne découvrent pas cela par hasard ?
Attendent-elles qu’on leur explique que cet organe existe
pour se le toucher ?Je suis très curieuse de vous lire, les filles, si vous voulez laisser anonymement votre témoignage…
Qui découvrent le plaisir uniquement via un(e) partenaire ?
#2 Clitoridienne
ou vaginale : débat stérile?
Mon amie Châtaigne m’a demandé de vous mettre en
commentaire de l’article
dédié au cuni le lien vers un film d’Arte "Clitoris, ce cher inconnu". Film dans lequel on démonte
complètement la dichotomie habituellement faite entre « clitoridienne ou
vaginale ».
Quelque part, tout le plaisir ressenti – qu’il soit dû à
une stimulation à prédominante vaginale ou clitoridienne – est le fait du
clitoris.
Il n’empêche que – et je ne parle que pour moi – je vis
les orgasmes de manière assez distincte selon que la stimulation est centrée
sur le clito ou le vagin.
Si vous êtes très gentils, je vous décris dans un
prochain article les effets des deux types d’orgasmes. Deux vagues de plaisir
très différentes…
#3 Le « souffle de feu », ou la capacité à
jouir sans fin
Suite à la publication de mes deux précédents articles, j’ai
eu la grande chance d’avoir de nombreux retours de votre part. Et, parfois, des trésors.
Ainsi, miss S m’a dit – au sujet du #12 de l’article dédié au cuni
« Tu ne connais pas le souffle de feu ? »
Non, je ne connais pas. Et miss S m’a montré.
Cela ressemble à la respiration du « petit chien » que l’on apprenait aux femmes dans les années 80’es pour accoucher.
Cela ressemble à la respiration du « petit chien » que l’on apprenait aux femmes dans les années 80’es pour accoucher.
Après le premier orgasme, quand les effets commencent à se dissiper, il faut mettre en route une respiration abdominale rapide, en expirant par la bouche.
Au bout de une à deux minutes, l’effet est là : un autre orgasme arrive de nouveau.
Merci Miss S !
Personnellement, j’utilisais jusqu’à présent la
stimulation clitoridienne ou vaginale pour multiplier les orgasmes. Rajouter
une dimension basée sur le Souffle ne fait que confirmer ce que j’avais déjà en
tête : le plaisir féminin, c’est dément !
Et pas seulement par curiosité, mais aussi dans un but
masturbatoire. Comme les hommes.
Le rapport des filles au porno est un bon reflet du
rapport des filles au sexe plus globalement, dans nos sociétés : pas
assumé.
Quelque part, il y a l’idée que le porno, c’est sale. C’est
fait pour les cochons.
Qu’aimer le sexe, c’est qu’on est une chaudasse. Pour ne
pas dire une pétasse.Qu’aimer se faire sauter (ou baiser) d’une manière un peu animale, c’est être en mode chienne.
J’ose croire, j’espère que les choses sont différentes pour
la Génération Y, plus décomplexée que leurs aînés sur le sujet
#5 Les filles
détestent qu'on pense à leur place
Et qu’on décide, par exemple, de ce qui leur fait plaisir
ou pas.
Combien de fois ai-je entendu « je ne t’ai pas léchée
/ sodomisée / … car je croyais que tu n’aimais pas ça ! »
Alors comme te dire ?
Peut-être que j’aime ça, mais je n’aime pas la manière
avec laquelle tu le fais ?Peut-être que la meilleure solution est sans doute qu’on essaie de nouveau, et que je te guide pour que toi et moi nous y trouvions du plaisir ?
#6 Les filles (qui
assument leur désir) aiment les hommes entreprenants
L'audace excite. Point
Longtemps j’ai trouvé que les mecs qui me regardaient
droit dans les yeux, sans équivoque, étaient des cochons.Aujourd’hui, je les appelle des coquins. Et ces mecs m’amusent. Et j’ai envie de jouer avec eux. Et j’assume.
Il y a quelque chose d’essentiel que ces hommes ont et que les autres n’ont pas : la capacité à verbaliser.
Qu’ils ont envie d’elles. Que leur corps est magnifique, que leurs fesses sont à bouffer.
C’est aussi ces mêmes mecs qui oseront, dans les moments intimes, des positions, des gestes, des paroles.
Sans craindre de voir leur main écartée, ou leur bouche muselée.
Car ils sont là pour jouer, ils ne mettent pas d’égo dans
leurs regards, ni leurs gestes.
Ils ont la confiance qu’il faut pour donner à leur
partenaire confiance en elle. En un mot, ils ont tout compris.
Si vous savez y faire. Comme dans beaucoup de choses,
dans la vie, il y a l’art et la manière.
Un homme qui verbalise, qui ose. Qui y va en douceur, en sachant
demander à sa partenaire de le guider si nécessaire, parviendra à tout.
Et – attention, je vous dévoile un grand secret – pour les
filles qui m’entourent. Et qui sont pour la plupart des filles brillantes,
ultra dynamiques, avec une énergie vitale, une capacité à entreprendre hors du
commun… Il n’y a rien que l’on aime plus qu’avoir la sensation de perdre le
contrôle
Une forme de lâcher prise que l’on ressent dans les bras
des hommes (ou des femmes), qui osent tout et nous emmènent là où nous ne
penserions jamais aller.
Je vous souhaite une belle journée :)